Alors que la COVID-19 a créé une rupture majeure des chaines d’approvisionnement en électronique dans le monde, Polytechnique Montréal démarre un programme pancanadien de recherche et de formation collaborative pour améliorer la réutilisation et le recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).
L’initiative Collaborative Research and Training Experience in Sustainable Electronics and Eco-Design (CREATE SEED) est un partenariat entre 20 universités et entreprises industrielles canadiennes et internationales pour améliorer le recyclage des DEEE et promouvoir l’écoconception.
L’initiative veillera, entre autres, à optimiser la récupération de matériaux de valeur contenus dans les DEEE, tout en revoyant le fonctionnement des chaines d’approvisionnement en électronique.
En 2016, plus de 44,7 mégatonnes de DEEE qui ont été produites sur la planète, dont 724 kilotonnes au Canada. Ces DEEE contiennent des substances dangereuses pour la santé et l’environnement, mais aussi des matériaux précieux qui peuvent être réutilisés. Par exemple, une tonne de téléphones portables renferme environ 100 fois plus d’or qu’une tonne de minerai d’or.
En termes de recherche, l’initiative veut modifier la façon de penser la conception des produits électroniques en considérant notamment les questions liées à l’écotoxicologie. Ses chercheurs tenteront d’intégrer des technologies émergentes à base de matériaux organiques pour minimiser l’empreinte environnementale des DEEE. Dans les plans, on note la conception de téléphones intelligents à partir de composés biodégradables évolutifs (ex.: transistors organiques, diodes électroluminescentes organiques) et de matériaux organiques (ex.: mélamines, tannins, lignine et autres matériaux issus de la chimie verte).
L’initiative souhaite également implanter une façon radicalement différente de former la prochaine génération d’ingénieurs, de designers et d’analystes de la transformation qui veilleront à réduire l’empreinte environnementale des produits électroniques.
Clara Santato, professeure au Département de génie physique de Polytechnique Montréal et experte de l’électronique organique, pilote le projet. Son équipe et ses partenaires viennent d’obtenir un appui de 1,65 million de dollars sur six ans du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG).