Alors que les municipalités et autres instances publiques financées par différentes formes de taxes cherchent des façons d’augmenter leurs revenus avec le minimum d’impact pour leurs citoyens, la Ville de Québec passe à côté de revenus intéressants, du moins une élimination de dépenses. Les écofrais servent à défrayer les couts du traitement des produits électroniques récupérés. En fait, il semble que ce soit un malentendu qui fait que la ville n’a pas réclamé son dû en date du 19 janvier. Nous reproduisons ici l’excellent article de Samuel Auger, publié par Le Soleil.
Publié le 19 janvier 2013 à 05h00 | Mis à jour le 19 janvier 2013 à 05h00
Appareils électroniques : confusion coûteuse autour des écofrais à Québec
(Québec) La Ville de Québec a oublié de soumettre des factures de recyclage d’appareils électroniques à l’organisme mandaté par Québec pour récolter et gérer les nouveaux écofrais, se privant ainsi de sommes auxquelles elle a pourtant droit, a appris Le Soleil.
Vous avez acheté un téléphone cellulaire, une tablette ou un téléviseur depuis le 1er octobre dernier? Vous êtes alors désormais familiers avec les «écofrais», une forme de taxe verte visant à intégrer les coûts de récupération d’un appareil électronique à son prix de vente.
Près de quatre mois après l’application de ces frais, Le Soleil a tenté de savoir où ils aboutissaient, lesquels pouvant atteindre 42$ pour un téléviseur de grand format.
Toutes les sommes recueillies sont bel et bien transférées à l’Association pour le recyclage des produits électroniques (ARPE). L’organisme vise à améliorer la cueillette et le recyclage des téléphones et autres ordinateurs désuets.
Pour la région de Québec, on dirige cependant le consommateur vers les écocentres de la Ville de Québec et des succursales de Bureau en Gros. Bref, tous des points de chute déjà en place – et déjà financés, entre autres, par les taxes municipales. Où vont donc les sommes?
À la Ville de Québec, on affirme ne pas avoir reçu un seul sou pour aider au financement des écocentres. «Nous avons regardé les programmes de l’ARPE et nous ne sommes pas admissibles. Nos écocentres ne remplissent pas leurs critères, donc nous ne recevons pas d’argent de leur part», précise la conseillère en communication à la Ville de Québec, Carine Loranger.
Voilà que l’ARPE rétorque que la Ville de Québec a bel et bien droit à un dédommagement financier. «La Ville de Québec peut nous envoyer ses factures de recyclage de produits électroniques, celles générées lorsque le produit quitte l’écocentre, et nous allons les payer!» affirme sans détour au Soleil la directrice générale de l’ARPE, Dominique Lévesque.
Malentendu
L’organisme environnemental dit avoir relancé la Ville de Québec, sans succès. L’instauration des écofrais étant récente, l’ARPE fera preuve de patience envers les retardataires. «Mais on doit boucler notre année 2012, c’est derrière nous», ajoute Dominique Lévesque, qui souhaite que la Ville se manifeste et réclame le plus tôt possible les sommes auxquelles elle a droit.
Un malentendu semble donc s’être installé entre la capitale et l’organisme. La Ville de Québec estime que ses écocentres ne sont pas admissibles à la cagnotte générée par les écofrais, car ils refusent les déchets industriels et commerciaux. La Ville a raison pour ce point – en partie. Le coût de fonctionnement des écocentres (dépôt et cueillette) demeurera en effet à la charge des citoyens de Québec.
Toute l’activité en aval – le recyclage du produit après son arrivée à l’écocentre – est remboursée sans problème par l’ARPE… pourvu que la Ville de Québec envoie ses factures. Quant au consommateur, il a déjà payé sa part depuis octobre pour cette étape de recyclage à travers les écofrais.