La surexposition aux champs magnétiques pourrait être à l’origine d’un risque accru de développer certaines maladies, dont le cancer, l’Alzheimer ou la leucémie infantile, aux dires d’études épidémiologiques. À l’autre extrémité du spectre, d’autres recherches réfutent tout lien direct entre les rayonnements non ionisants et l’apparition de tumeurs cérébrales. Résultat : Santé Canada et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) maintiennent le statu quo. Courrons-nous un réel danger ?
Les lignes et transformateurs électriques ainsi que tout appareil avec ou sans fil auraient des conséquences néfastes sur la santé publique, selon le BioInitiative Working Group. « De nouvelles normes pour protéger le public sont nécessaires », affirmait le consortium de 14 experts internationaux, cité en 2008 par le magazine La Maison du 21e siècle. Il y a déjà un an, en mai 2015, 190 scientifiques issus de 39 pays ont lancé un appel au durcissement des lignes directrices en lien avec l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM). Dans cette prise de position, ils interpellent l’Organisation des Nations Unies (ONU) ainsi que l’OSM.
L’OMS classe les radiofréquences dans la catégorie des « cancérogènes possibles » (Groupe 2B) pour l’humain. Comment cela ? Le lien de cause à effet est considéré « crédible », mais ne peut être prouvé avec « certitude raisonnable ». Les recherches se poursuivent afin de mesurer les effets potentiels à long terme d’une exposition à ces champs de radiofréquences et une évaluation formelle du risque sur la santé serait menée en cours d’année 2016.
Pour voir la position de l’OMS, cliquer ici
Pour consulter l’article de « La Maison du 21e siècle » au sujet de l’Appel international des scientifiques des CEM), cliquer ici
Aujourd’hui, cet Appel a trouvé écho auprès de 220 signataires provenant de 42 pays. Le regroupement de scientifiques spécialisés dans les champs électromagnétiques dénonce les signaux contradictoires qu’envoie l’OMS qui, après une étude de son Centre international de recherche ayant catégorisé les radiofréquences dans le groupe 2B, se refuse à appliquer les recommandations de sa propre agence. Nombre de scientifiques et d’experts militent pour classer les CEM dans la catégorie groupe 2A comme étant « cancérogène probable ».
Au Québec
En outre, le Québec serait la nation la plus exposée aux champs électromagnétiques de très basse fréquence (60 Hertz) émis par le courant électrique, rapporte La Maison du 21e siècle. La province affiche par ailleurs le taux le plus élevé au Canada pour trois types de cancer (cerveau, sein et leucémie lymphocytaire aigüe), dont on soupçonne que la cause serait attribuable à la forme de pollution appelée électrosmog.
Pour accéder au dossier de La Maison du 21e siècle publié en 2010, cliquer ici
Des personnes dites électrohypersensibles (qui évoquent des symptômes de fatigue physique et mentale, pertes de mémoire, d’insomnie, d’irritabilité, de maux de tête, etc.) auraient également du mal à vivre à proximité d’infrastructures émettant des micro-ondes, par exemple les antennes-relais de téléphonie mobile, appareils cellulaires, pylônes électriques – ainsi que les nouveaux compteurs intelligents d’Hydro-Québec.
Alors qu’en Israël, le maire d’Haïfa a ordonné la mise en veille des périphériques Wi-Fi dans les écoles et garderies de la Ville, le principe de précaution s’applique un peu moins au Québec. L’OSM, à ce jour, préconise une approche « raisonnable », soit des mesures de précaution à faible cout, puisque l’incertitude plane toujours quant aux effets nocifs de l’exposition aux CEM.
Limites et recommandations
D’un pays à l’autre, les normes d’exposition varient énormément. Alors que le groupe BioInitiative recommande 0,1 microtesla (µT) – 0,2 µT étant le seuil où des risques sérieux pour la santé pourraient apparaitre – la France inscrit sa limite à 100 µT. Au Québec toutefois, aucune norme ne régit l’exposition aux champs électromagnétiques.
Par contre, au niveau international, deux organismes scientifiques recommandent une limite d’exposition. L’International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP) fixe la limite à 1 000 µT pour les travailleurs (200 µT pour le public) tandis que l’Institute of Electric and Electronic Engineering (IEEE) a établi sa norme de sécurité à 2 710 µT pour les travailleurs (904 µT pour le public).
Malheureusement, le flou demeure quant aux risques réels sur la santé à long terme.