Le Canada prend les moyens pour enrayer la production d’électricité à partir d’énergies polluantes comme le charbon, qu’il prévoit abandonner progressivement d’ici 2030. Des versions définitives du Règlement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone – secteur de l’électricité thermique au charbon et du Règlement limitant les émissions de dioxyde de carbone provenant de la production d’électricité thermique au gaz naturel visant à éliminer progressivement la production traditionnelle d’électricité au charbon d’ici 2030 ont été publiés, le 12 décembre, dans la Gazette du Canada.
Le gouvernement ambitionne qu’une économie faible en carbone stimule la création d’emplois dans le secteur de l’électricité et des technologies propres. Selon le gouvernement, la transition vers les énergies vertes détient un potentiel économique de 26 000 G$ à travers le monde. Au-delà des emplois, le retrait du charbon en matière de production d’électricité permettrait de prévenir 260 décès prématurés, 40 000 crises d’asthme et 190 000 journées où les citoyens éprouvent des difficultés respiratoires d’ici 2055.
De 2005 à 2016, le recours au charbon pour la production d’électricité a chuté de 16 % à 9 %. Actuellement, seules les provinces de l’Alberta, la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse génèrent de l’électricité avec du charbon. Ces quatre provinces ont toutefois mis en place des politiques d’énergie propre. Selon les données les plus récentes, 80 % de l’électricité provient de sources renouvelables au Canada, qui projette de faire passer cette statistique à 90 % d’ici 12 ans.
(Pour en savoir plus sur les règlements fédéraux visant le secteur de l’électricité, cliquer ici.)
« L’élimination progressive du charbon est un élément important de notre plan visant à lutter contre les changements climatiques, à protéger l’environnement et à faire croître l’économie. La transition vers les énergies propres permettra non seulement de réduire la pollution, mais également de protéger notre air, nos eaux et notre santé », a affirmé par communiqué Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
Ces modifications au règlement devraient générer des retombées de 4,7 G$, dont 3,4 G$ en dommages évités liés aux changements climatiques, 1,2 G$ en bienfaits pour la santé de la population et 40 M$ en avantages gouvernementaux.
Créé en 2018, un Groupe de travail sur la transition équitable pour les collectivités et les travailleurs des centrales au charbon canadiennes tente de mieux comprendre les répercussions de l’élimination de cette forme d’énergie traditionnelle ainsi que la manière de les atténuer. Un rapport de leurs travaux, comportant des avis d’experts sur les mesures à prendre, devrait être diffusé dans les prochains mois.