ndlr : Ce texte a paru il y a trois ans, dans la publication Électricité hors construction, édition février-mars 2011, et c’est à la demande de plusieurs électriciens que nous en reproduisons l’essentiel aujourd’hui.
Le groupe électrogène prend de plus en plus d’importance dans notre vie de tous les jours car les besoins en électricité continue augmentent à un rythme accéléré depuis quelques années. Que ce soit dans les grands édifices, où on ne peut se permettre de manquer d’électricité principalement à cause des ascenseurs, ou des marchés et des usines d’alimentation où la réfrigération est primordiale, ou encore dans les hôpitaux, où la vie de nombreuses personnes ne tient qu’à un fil, le groupe électrogène est désormais un équipement indispensable. Et on doit s’assurer qu’il fonctionnera à tout coup. Les édifices comme le Centre Bell, le Colisée Pepsi, tous les arénas et les forums du Québec, ont besoin que leur glace soit “en forme” et que l’éclairage soit adéquat en cas de panne pour permettre une évacuation ordonnée.
Équipement plutôt dispendieux, le groupe électrogène doit faire l’objet d’une attention de tous les instants et tous les tests doivent être réussis à 100%. On doit le faire fonctionner régulièrement parce que, comme dit Michel Guindon, de Hewitt, “il doit garder sa forme physique comme un athlète de haut niveau”.
Michel Guindon captive toujours l’attention lorsqu’il s’adresse soit à un individu ou à un groupe. Utilisant constamment des comparaisons vivantes, il compare toute la vie du groupe électrogène au corps humain, avec tous ses besoins et les soins qu’on doit lui prodiguer. Il sait sensibiliser les électriciens d’entretien aux observations qu’ils doivent noter afin d’informer correctement le technicien de la compagnie qui viendra éventuellement faire l’entretien annuel. Tous les détails comptent et Michel sait bien les identifier.
L’une des raisons qui fait que Michel réussit si bien ses communications techniques est qu’il amène les électriciens à poser des questions, ce qui lui permet de toucher tous les aspects imaginables du volet entretien. Les électriciens affectés à l’entretien des systèmes et équipements électriques ont dans leur nature d’aller dans les détails et Michel sait exploiter cette force, ce besoin de savoir de ces électriciens.
À son avis, il existe deux façons distinctes d’améliorer la fiabilité et la longévité du moteur ou groupe électrogène d’urgence : la première consiste à faire effectuer un entretien préventif de ces équipements par des électromécaniciens expérimentés. Ceci favorise une plus grande fiabilité de l’équipement. L’électromécanicien peut, à l’aide d’instruments de précision et de banc de charge, effectuer une vérification du système.
Michel Guindon a une façon bien imagée de parler d’entretien: “tel le sang humain, dit-il, l’huile d’un moteur permet de déceler des problèmes avant qu’un bris ne survienne et ainsi éviter des dégâts importants. C’est pourquoi l’échantillonnage de l’huile, comme la prise de sang et son analyse, sont importants.”
La deuxième façon consiste à effectuer un essai sous charge à l’aide d’un banc de charge et d’appareils de mesure adéquats. Ici aussi, le travail doit être effectué par des experts. M. Guindon continue: “tel un médecin, ce spécialiste pourra vous recommander d’effectuer un essai périodique afin de déterminer l’état des équipements. L’essai sur banc de charge permet de diagnostiquer, comme chez l’humain, si c’est le cœur (vilebrequin, pistons et segments), les poumons (ventilation de la pièce) ou, plus encore, le manque d’exercice (encrassement), qui sont la cause des problèmes. Une fois les soins donnés, la durée de vie de l’équipement est habituellement prolongée et les couts de réparations diminués.”
L’essai consiste à raccorder le groupe électrogène au banc de charge ainsi qu’à l’enregistreur graphique et de faire fonctionner le groupe à 100 % pour une période de deux heures. Des relevés sont alors pris, soit : la température ambiante de la pièce, la puissance maximale débitée, la charge d’urgence raccordée, les temps de réponse sur application ou le délestage de la charge, les températures du moteur à l’échappement, à l’entrée et à la sortie du système de refroidissement, la restriction d’air à l’intérieur de la pièce, le niveau de vibration, etc.
Mais avant d’arriver à tout cela, il y a une surveillance quotidienne à assurer et le comportement du groupe doit être bien noté par l’électricien assurant l’entretien de base afin de bien renseigner le spécialiste lorsque celui-ci réalisera l’entretien annuel en profondeur.
Bien sûr, Michel Guindon représente une compagnie de groupes électrogènes spécifique mais il n’hésite pas à donner toute information en réponse aux questions des électriciens, peu importe la marque de leur équipement.
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Bien simple pour Michel Guindon de parler de “génératrices”, comme il le fait ici lors d’une formation présentée à des électriciens. Plus d’un quart de siècle d’expérience sur tout genre de groupes électrogènes, en plus d’être lui-même “un centre d’énergie” de haute puissance. Il sait captiver l’attention de ses interlocuteurs à tout coup.