Avec la demande d’augmentation des tarifs d’électricité par Hydro-Québec, les critiques se font nombreuses, surtout qu’une partie de cette augmentation, qui se situe quelque part entre 3,4% et 5,7% selon les sources d’information, servirait à éponger le cout élevé de l’électricité éolienne; d’autant plus que le Québec n’a pas besoin de cette électricité puisqu’il y a d’imposants surplus d’énergie présentement. Les surplus sont principalement dus au fait que nos voisins américains, ontariens et des provinces de l’Atlantique, achètent beaucoup moins d’énergie québécoise que par le passé. En autres mots, le marché de l’exportation est présentement dans un creux de vague. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour les surplus d’électricité : tôt ou tard, le marché reviendra dans un haut de vague.
La mégapanne d’électricité d’aout 2003 dans le nord-est des États-Unis ainsi qu’en Ontario a privé environ 55 millions de personnes d’électricité pendant plusieurs jours, en période de grandes chaleurs. Le Québec n’a pas été affecté, grâce aux mécanismes de protection d’Hydro-Québec, installés aux points d’interconnexion des lignes de transport de la société d’état au reste de l’Amérique du Nord. Il faut se souvenir que le Grand verglas de 1998 a conduit Hydro-Québec à développer différents mécanismes de protection des équipements et des réseaux et ces mécanismes aux points d’interconnexions en sont un bel exemple.
Tout ceci pour dire qu’Hydro-Québec a développé toutes sortes de « plans B » et les surplus d’électricité en sont l’une des conséquences. Il y a quelques semaines, les feux de forêt dans le Nord québécois auraient bien pu priver toute la province d’électricité alors que le transport d’énergie a été interrompu par précaution. La province a été alimentée par d’autres sources, dont la centrale TAG Bécancour, qui sert très rarement. Au début de juillet, elle a servi pendant une vingtaine de minutes, fournissant les 306 mégawatts d’électricité qui ont empêché le réseau de tomber en panne. Comme il a été impossible de se rendre compte de cette intervention, les québécois n’ont pas été en mesure d’apprécier cette « génératrice de secours » qu’est TAG Bécancour.
Le Québec bénéficie d’une grande sécurité quant à l’approvisionnement en électricité ; une telle mesure a un cout… Surtout, cette sécurité d’approvisionnement a conduit la direction de l’entreprise à développer et construire des installations de production plus que le besoin réel. Et parmi les mesures de sécurité d’approvisionnement, Hydro-Québec est actionnaire à 34,2% de Churchill Falls Labrador Corporation Limited, centrale d’une capacité de 5 429 mégawatts.
À bien y penser, les surplus d’électricité du Québec placent la province dans une excellente position, la production hydorélectrique étant beaucoup plus régulière que l’énergie éolienne, qui est malgré tout minime au Québec, plus régulière aussi que l’énergie solaire, et surtout moins polluante que les centrales au mazout, au gaz et au charbon. Bientôt s’ajoutera au Québec un système de production par hydroliennes, qui seront peu dispendieuses à installer au pied de la soixantaine de centrales du parc d’Hydro-Québec et qui ne demanderont pas la construction de nouvelles lignes de transport. Entretemps, les gouvernements qui viendront sauront certainement utiliser cette richesse pour attirer d’excellentes industries.
Notre photo :
La centrale Robert-Bourassa, sur la rivière La Grande (autrefois connue sous le nom de LG2), est la plus importante centrale souterraine au monde. Elle compte 16 groupes turbine-alternateur, produisant 5 616 MW d’électricité. Son barrage mesure près de trois kilomètres de large, sur 162 mètres de hauteur; l’évacuateur des crues mesure 122 mètres de largeur et chacune des 10 marches mesure 10 mètres de hauteur et pourrait laisser s’échapper environ 16280 mètres cubes d’eau à la seconde si on devait un jour l’utiliser; en fait, selon l’historique de la météo, on devrait l’utiliser une fois à tous les 75 ans! Cet escalier sculpté dans le roc permettrait de sauver le barrage advenant une crue des eaux hors du commun; Hydro-Québec a su prévoir pour éviter les catastrophes. On peut en connaitre davantage sur ces gigantesques installations dans le confort de notre foyer, par Internet, à http://www.hydroquebec.com/visitez/baie-james/bourassa.html