L’incendie d’une Kona EV de Hyundai à l’Ile-Bizard, le 27 juillet dernier, demeure encore inexpliqué et fera l’objet de plusieurs enquêtes, dont une dirigée par le constructeur automobile coréen et une par le Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM).
Les enquêtes visent à déterminer les causes de l’explosion survenue alors que le véhicule électrique était stationné dans le garage d’une résidence de l’Ile-Bizard, dans l’ouest de Montréal. Le souffle a été si puissant que la porte du garage a été projetée de l’autre côté de la rue et qu’une partie du toit de la résidence a été endommagée.
Depuis l’incident, les experts en matière d’auto électrique sont perplexes et se montrent prudents. Nombre de leurs questions demeurent encore sans réponses. Par exemple, comment une voiture qui ne comporte pas d’essence peut-elle exploser si fort? Et si, comme certaines photos publiées dans les médias semblent le montrer, la voiture n’était pas branchée au moment de la déflagration, le système de branchement serait théoriquement disculpé? Et si, au contraire, la voiture était branchée, est-il possible que l’incendie ait été provoqué par l’utilisation d’un câble non conforme pour le branchement de l’autoborne?
Les VÉ plus à risque d’explosion?
L’explosion a aussi permis d’ouvrir la réflexion sur une question essentielle: «Est-ce qu’une voiture électrique est plus à risque de prendre feu qu’un véhicule à essence?»
Il est certainement trop tôt pour répondre, mais selon le président de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ), Simon-Pierre Rioux, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il s’agirait du premier incident du genre depuis la naissance de l’organisme, en 2013, alors que des véhicules électriques sillonnent les routes de la province depuis des années. On en compte actuellement plus de 52 500.
Le spécialiste en matière de mobilité au Québec, Daniel Breton, lui, est formel: rien ne permet d’affirmer que les véhicules électriques sont plus dangereux que les véhicules à essence. Dans un récent article, il rapporte qu’une étude sur la sécurité des batteries Lithium-Ion pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables publiée en octobre 2017 par le National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) concluait que «les véhicules électriques seraient aussi peu ou légèrement moins à risque d’explosion ou d’incendie que les véhicules à essence ou au diésel».
Les batteries au lithium-ion
La Kona EV 2019 qui a explosé est entièrement électrique. Elle est dotée d’un moteur électrique de 150 kilowatts qui comprend une batterie au lithium-ion de 64 kWh d’une tension de 356 volts.
Pour éviter les explosions, ainsi que les risques de propagation de la chaleur et d’incendie, en cas de surchauffe, les fabricants conçoivent les batteries au lithium-ion en plusieurs centaines de cellules isolées les unes des autres.
Il est relativement rare que des voitures électriques explosent, mais il arrive qu’elles prennent feu à la suite d’accidents de la route ou de mauvais fonctionnement du système d’alimentation à piles.
Environ 6000 voitures à essence prennent feu en moyenne chaque année au Canada.