Efficacité énergétique Canada présentait en novembre un premier bulletin de l’efficacité énergétique pour les provinces canadiennes dans lequel le Québec arrive deuxième, derrière la Colombie-Britannique, en raison notamment de ses politiques en matière de transports.
Le bulletin des provinces mesure l’évolution des politiques qui concernent les programmes d’efficacité énergétique, les bâtiments, les systèmes de transport, et l’industrie, un peu comme celui des états américains publié annuellement par l’American Council for an Energy Efficient Economy (ACEEE). Il est accompagné d’une base de données de politiques régulièrement mise à jour.
La Colombie-Britannique arrive en tête en raison de politiques comme le code Energy Step, un règlement provincial qui permet d’exiger des constructeurs qu’ils dépassent les exigences minimales du code d’efficacité énergétique, des cibles d’efficacité pour le gaz naturel, et un soutien à l’électrification des véhicules, explique l’auteur principal de l’étude et directeur des politiques à Efficacité Canada, Brendan Haley.
Le Québec arrive deuxième et se démarque pour ses initiatives en matière de transport. C’est la province qui compte le plus d’immatriculations de véhicules électriques et de véhicules hybrides rechargeables par rapport au nombre total de véhicules et la seule à s’être fixé un objectif d’économies d’énergie pour les carburants utilisés dans les transports. Elle devance également les autres provinces pour la disponibilité des bornes de recharge publiques sur les routes provinciales.
Des programmes d’Énergir et de Transition énergétique Québec (TEQ) ont permis d’économiser 1,3 % des ventes de gaz naturel en 2018, ce qui se rapproche du meilleur résultat en Amérique du Nord (le Minnesota a économisé 1,4 % en 2017).
Des lacunes politiques
Les auteurs du bulletin ont trouvé des points forts et des domaines à améliorer dans toutes les provinces. Ils ont également identifié des lacunes politiques et des priorités d’action pour le gouvernement fédéral, comme de mettre en œuvre et de respecter les codes du bâtiment, de transformer les marchés du chauffage, et de faciliter la formation pour les emplois en efficacité énergétique.
L’efficacité énergétique, soit l’énergie économisée, dans les bâtiments grâce aux technologies et appareils dits «intelligents», est un outil essentiel pour atténuer les changements climatiques. Il est question, entre autres, d’isolation de meilleure qualité, de technologies de chauffage et de refroidissement intelligentes, d’éclairage à DEL et d’utilisation d’appareils à haut rendement.
« Imaginez que tout le gaspillage d’énergie provenant de nos maisons, de nos entreprises et de notre industrie soit considéré comme une “ressource”, au même titre que le gaz naturel, le pétrole et les éoliennes », souligne dans un communiqué Corey Diamond, directeur général d’Efficacité énergétique Canada. « Imaginez maintenant si nous exploitions cette “ressource” dans toutes les collectivités du Canada, créant des emplois et aidant à respecter nos engagements en matière de changement climatique. »
Le bulletin est le premier publié par l’organisation lancée en novembre 2018 au sein du Centre de recherche sur l’énergie durable de l’Université Carleton. Ses fiches permettent de suivre les progrès réalisés dans chaque province et créent une compétition entre elles pour augmenter leur efficacité énergétique.
L’efficacité énergétique crée de l’emploi
Efficacité Énergétique Canada a estimé que 118 000 emplois seraient créés chaque année d’ici 2030 en mettant en œuvre les politiques d’économie d’énergie énoncées dans le cadre pancanadien sur la croissance propre et le changement climatique.
Dans un rapport publié au printemps 2019, ECO Canada, un organisme qui contribue à la formation des professionnels de l’environnement, évalue pour sa part que le secteur de l’efficacité énergétique devrait croitre de 8,3 %, créant ainsi plus de 36 000 emplois dans les prochains mois.
Son évaluation s’appuie sur les réponses obtenues en interrogeant des entreprises de biens et services liés à l’efficacité énergétique. ECO Canada a constaté que celles-ci se montraient optimistes quant à leur revenu net en 2019 et s’attendaient à une croissance de l’emploi direct dans les industries de la construction, de la fabrication, du commerce de gros, des services professionnels, d’affaires et publics.
Voir le document Évaluation du Programme d’innovation énergétique publié par Ressources naturelles Canada (juillet 2019) et les publications du même ministère sur l’efficacité énergétique.