L’industrie électrique québécoise souffre depuis maintenant deux ans des retombées de la Commission Charbonneau et ne peut rien faire d’autre que d’attendre que les choses se replacent : les contrats publics tardent à venir et ils sont un important débouché pour l’industrie électrique québécoise. La firme Genivar a eu recours à de la fausse facturation des années durant, au milieu des années 2000, pour pouvoir faire du financement politique municipal, a admis devant la Commission Charbonneau M. François Perreault, qui a été vice-président de Genivar. Pour lire un article du 13 mars 2013 au sujet de cet écart de conduite, cliquer ici
Or il est bien connu, à tout le moins soupçonné, que les grandes entreprises profitent des périodes de congé pour annoncer leurs nouvelles dérangeantes ou qu’elles veulent camoufler le plus possible. Genivar a bel et bien acquis WSP le 31 juillet 2012, mais a attendu la fin de « l’orage Commission Charbonneau – François Perreault » pour changer son nom. C’est donc derrière le voile du congé des Fêtes, le 2 janvier 2014 que Genivar a annoncé avoir adopté le nom de sa filiale WSP, changement effectif la veille, 1er janvier, Jour de l’An, journée sacrée pour les québécois.
Quelques semaines plus tard, le 5 février, un communiqué de presse annonçait : – Groupe WSP Global Inc. (TSX:WSP) (« WSP» ou la « Société ») est heureuse d’annoncer que sa filiale canadienne, WSP Canada Inc. (auparavant GENIVAR inc.) a reçu l’autorisation de l’Autorité des marchés financiers (« AMF ») de conclure des contrats publics au Québec, conformément à la Loi sur les contrats des organismes publics. Cette autorisation fait en sorte que WSP Canada Inc. est donc désormais inscrite au registre des entreprises autorisées, tenu par l’AMF. Et vlan! En espérant que cette « virginité retrouvée » n’a rien à voir avec le fait que la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que l’Office d’investissement du régime de pension du Canada sont d’importants actionnaires de WSP Canada inc.
Toujours est-il qu’avant même d’annoncer avoir « retrouvé sa virginité professionnelle », Genivar-WSP annonçait en grandes pompes, le 30 janvier 2014, qu’elle avait déjà deux « bons contrats » en poche : En ce début d’année 2014, WSP démarre du bon pied en obtenant un important mandat de surveillance en résidence dans le cadre de deux gros projets dans le secteur de l’échangeur Turcot à Montréal (voir l’annonce en cliquant ici.
Les affaires reprendront peut-être un peu de tonus, maintenant que les grandes firmes de génie-conseil ont récupéré leurs droits d’obtenir des contrats d’envergure. Bien qu’un grand ménage s’imposait, que certains dirigeants ont été remplacés, la question entendue dans le public est à l’effet que l’exercice n’aurait finalement peut-être pas permis que nos divers paliers de gouvernement obtiennent le remboursement des sommes payées injustement aux fautifs. C’est donc l’ensemble des contribuables qui assume les frais des années de vaches grasses des firmes de génie-conseil et de construction au Québec.