On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Cet adage est aujourd’hui particulièrement vrai pour le constructeur automobile électrique Tesla, qui a inauguré, à la fin juillet, son usine de batteries Gigafactory, au Nevada. À terme, le complexe – toujours en construction, mais maintenant opérationnel – viendra doubler la capacité mondiale de production de batteries au lithium-ion pour voitures électriques.
Située en plein désert, la Gigafactory – un investissement de cinq milliards de dollars en partenariat avec Panasonic – s’étendra sur une superficie de dix millions de pieds carrés, soit l’équivalent de 262 terrains de football américains. Sa capacité de production annuelle atteindra, d’ici 2018, 35 gigawatts à l’heure (GWh) – d’où son nom, Gigafactory –, le terme « giga » étant l’unité de mesure en milliards. En cas d’éventuel besoin, l’usine pourrait même fournir jusqu’à 150 GWh, a indiqué son p-d-g- Elon Musk.
La construction de l’usine de batteries a commencé il y a deux ans, en 2014, mais elle serait complétée à seulement 14 %, selon La Presse Canadienne.
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S’autosuffire et économiser
La mise en opération de l’usine coïncide parfaitement avec le dévoilement au printemps de son véhicule plus accessible, la Model 3, qui a enregistré 325 000 réservations en une semaine, un temps record. L’usine aura pour mandat premier de desservir la fabrication de ce modèle, dont la production avoisinerait d’ici 2018, quelque 500 000 véhicules par année.
Les besoins prévisionnels de Tesla en batteries au lithium-ion sont actuellement plus importants que la disponibilité de ces piles partout dans le monde. De plus, en fabricant elle-même ses batteries pour véhicules électriques, Tesla réaliserait des économies d’échelle de plus de 30 %. Par ailleurs, Tesla pourrait même considérer devenir un fournisseur de piles pour d’autres manufacturiers.
Visant l’efficacité énergétique complète, Tesla souhaite alimenter son usine avec des énergies provenant de sources renouvelables, un mixte de géothermie, d’éolien et de solaire.
ndlr : Si d’aventure Tesla n’arrivait pas à produire ces batteries, il est bien évident qu’elle ne pourrait pas livrer ses véhicules dans les délais prévus; sa croissance est tributaire de ces batteries et les compétiteurs ne laisseront pas de chance à Tesla de s’accaparer la production mondiale actuelle.
Représentations au Québec
Alors que l’usine de fabrication de batteries entre dans sa phase d’opération, Tesla semble intéressé à courtiser le marché québécois du véhicule électrique. Le journal La Presse révélait au début aout que le constructeur automobile californien avait embauché deux filles d’ex-premiers ministres en tant que lobbyistes pour « promouvoir l’utilisation de véhicules électrique » dans le cadre de consultations gouvernementales sur la Politique énergétique 2030.
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Selon le mandat inscrit au Registre des lobbyistes du Québec accordé à Alexandra Dionne Charest, fille de Jean Charest, et Marie-Claude Johnson, fille de Pierre Marc Johnson, qu’a consulté Électricité Plus : « En tant que fabricant de voitures électriques, Tesla désire faire partie du processus de règlementation et de mise en œuvre vers une stratégie de transport verte et plus efficace au Québec ».
Elles agiront, rapporte La Presse, en faisant des représentations auprès du Conseil exécutif, du ministère des Transports, du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, du ministère de l’Environnement, de la Régie de l’énergie et du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation.