Certains partis politiques montent constamment au créneau pour que leurs projets soient financés à même une forme de taxe ou d’impôt facturée aux plus riches de la société. Idem pour bon nombre de groupes de pression. Depuis plusieurs mois, ces partis politiques s’évertuent à critiquer le gouvernement actuel, récemment avec des mots qui nous feraient punir nos enfants s’ils les utilisaient, afin que celui-ci n’ait pas accès à l’augmentation de la richesse générée par Hydro-Québec via des tarifs plus élevés. Ces partis politiques ont même investi plus de 100 heures à débattre quelques articles du projet de loi.
Plutôt ironique: les plus riches possèdent habituellement une résidence passablement plus grosse que les gens au salaire minimum et parfois ceux qui gagnent encore moins – les mêmes qui doivent composer avec un budget d’alimentation à 75 $ par semaine (sic). Ces riches, avec de grosses résidences, dépensent logiquement passablement plus en électricité, donc contribuent davantage au budget de la province: utilisateurs = payeurs. Curieux aussi que ce soient les mêmes partis qui considèrent que les salaires sont toujours trop bas – même si souvent ils ont raison sur ce point –, mais qui par leurs revendications perdent du temps à débattre une position qui obligerait le gouvernement à venir fouiller dans nos poches d’une autre façon.
Pourquoi en vouloir au gouvernement qui trouve là une manière plus équitable de financer les dépenses et investissements de l’État québécois? Pour que 64 % des Québécois soient satisfaits de l’actuel gouvernement, il doit bien y avoir de bonnes raisons – on n’a jamais vu un tel pourcentage de satisfaction envers un gouvernement, surtout qu’il a été élu par seulement 37 % des électeurs. Et la tendance se maintient, malgré quelques malencontreuses erreurs.
Une des grandes difficultés du gouvernement actuel est qu’il passe à l’action, donc dérange, ce que les gouvernements précédents ont rarement fait. Qu’on pense à la réaction du gouvernement qui a augmenté les budgets de la DPJ à la suite de la très triste histoire de la fillette de Granby; à la rapidité avec laquelle ce même gouvernement a renfloué la caisse de la Croix-Rouge, moins de 24 heures après le désastre de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, en reconnaissant que cet organisme était le mieux placé pour aider les sinistrés; au fait qu’il a réglé la majorité des réclamations pour les inondations en l’espace de quelques mois. Et parlons un peu des énormes budgets consacrés à la réfection des écoles désuètes et à la construction de nouvelles écoles, en plus de la multitude de ses promesses électorales réalisées, le tout en à peine un peu plus d’un an de pouvoir.
Bref, il semble très dérangeant que nous soyons administrés par un gouvernement qui agit, à l’instar du merveilleux gouvernement libéral des années 1960 à 1966 dirigé par Jean Lesage. Celui qui, en pleine révolution tranquille, a amené Hydro-Québec au niveau actuel. Petite parenthèse historique: la nationalisation de l’électricité a couté un peu moins de 600 millions et rapporte aujourd’hui annuellement plus de trois milliards de dollars en profits (voir le rapport annuel d’Hydro-Québec 2018). De cette somme, 2,4 milliards de dollars ont été versés en dividende au gouvernement, réduisant d’autant notre fardeau fiscal. Soyons maitres chez-nous disaient Jean Lesage et son Équipe du tonnerre. Pourtant, notre électricité coute tellement moins cher que partout ailleurs autour de nous, sans polluer l’atmosphère: presque deux fois moins chère qu’à Toronto et plus de quatre fois moins chère qu’à Boston et New York. Au cours des 20 dernières années, le cout de l’électricité au Québec a augmenté de 21 %, pendant que celui du pétrole grimpait de 123 %!
Il ne s’agit pas de dire Saint-Gouvernement-Legault ni Saint-Hydro-Québec, loin de là, mais au moins avoir l’honnêteté de reconnaitre que l’augmentation des tarifs d’électricité qui viendra dans plus d’un an empêchera que taxes et impôts actuels augmentent. Puisqu’Hydro-Québec a déjà un système de facturation bien établi et fonctionnel, les augmentations prévisibles de tarifs n’engendreront pas de couts additionnels ni d’investissement de temps à expliquer les nouveaux taux aux employés, ce qui est le cas lorsqu’il y a augmentation de taxes, d’impôts et de tarifs des services gouvernementaux. Le seul cout sera les salaires à la programmation informatique pour changer les tarifs à la facturation…
En conclusion, considérant l’énorme part des profits d’Hydro-Québec versée en dividende au gouvernement, celui-ci a choisi le moindre mal en évitant des augmentations de taxes diverses afin d’équilibrer son budget au niveau de nos demandes de services sans cesse croissantes.