Un avion à propulsion hybride électrique sera conçu et fabriqué dans le cadre d’un projet de fin de baccalauréat par des étudiantes et étudiants en génie mécanique et en génie électrique de l’Université de Sherbrooke (projet HERA : Hybrid Extended Range Aircraft). Il s’agira du premier avion de ce type construit au Canada et l’un des premiers au monde comme il a été annoncé le 24 mai dernier au campus de Longueuil, à l’occasion d’une soirée de discussion et de réseautage, sous le thème de « L’aéronef du futur : vers l’aviation électrique ».
D’ailleurs, l’un des éléments phares de la soirée organisée par le Regroupement relève d’Aéro Montréal fut la présentation sur les avancées de l’aviation électrique, « L’aviation électrique : une révolution en aéronautique » par David Rancourt, Professeur en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke, le responsable professoral des jeunes qui développent le HERA.
Le Pr David Rancourt est tout ce qu’il y a de plus actif en matière de recherche en aviation :
Recherches actuelles
- Aviation électrique
- Propulsion électrique et hybride pour les véhicules à décollage vertical
- Conception multidisciplinaire et multiobjectif de nouvelles architectures de véhicules
- Développement d’un modèle transitoire d’une nouvelle configuration de turbine à gaz pour production d’électricité pour l’aviation électrique
- Nouveaux concepts de véhicules aériens
- Démonstration expérimentale du « Electric-Powered Reconfigurable Rotor VTOL Concept » (EPR2)
- Analyse de l’interaction aérodynamique entre des avions (pour le EPR2)
- Dynamique de systèmes câblés utilisant des actuateurs « non-conventionnels »
Un panel composé de Stéphane Dufresne, Mikaël Cardinal, Phil Cole et Louis-Marie Dussault a discuté et présenté plusieurs projets d’aéronefs à l’électricité. Même Bombardier, représenté par Stéphane Dufresne, a expliqué ses recherches dans le domaine.
Pour visionner une vidéo explicatif, cliquer ici
Tout ceci a fait dire aux spécialistes des entreprises et institutions concernées que l’arrivée d’aéronefs 100% électriques commerciaux est plus près dans le temps qu’on pourrait s’imaginer, en considérant les avancées rapides en R&D du secteur. À tout le moins, l’électricité pourrait contribuer de manière significative à réduire la consommation d’énergie fossile en transport aérien, de 50% selon Étienne Raby, étudiant au baccalauréat en génie mécanique à l’université de Sherbrooke.
Générosité de Bombardier
Bombardier a choisi de donner un de ses appareils d’essai de la C-Series 100 à l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) , le 3e de sa génération, le FTV3, qui a pris son premier envol en mars 2014 et qui a démontré l’aspect silencieux de ce joyau québécois, qui deviendra dans les prochains jours un joyau européen/québécois. L’ÉNA est une des composants du cégep Édouard-Montpetit de Longueuil et Bombardier avait déjà donné des avions à l’École en voie de devenir elle aussi un joyau pour le Québec. Sûrement que l’arrivée d’Airbus dans le portrait permettra à plusieurs travailleurs d’obtenir des emplois de haut niveau au Québec, en français pour une bonne partie de leurs activités professionnelles.
L’annonce a été faite à l’occasion de la soirée du 24 mai, dans les locaux de l’université de Sherbrooke, à Longueuil. L’École possède déjà 37 avions et hélicoptères au service des 900 étudiants actuels, cohorte qui devrait passer le cap des 1200 l’an prochain, soit environ 80% de sa capacité réelle. L’École mentionne d’ailleurs qu’elle est la plus importante maison d’enseignement en aérotechnique en Amérique du Nord. Elle contribue ainsi à faire de la région de Montréal l’un des plus importants berceaux d’aéronautique au monde.
Pour loger cet appareil, on devra procéder à la construction d’un nouvel hangar, qu’on estime à 6M$, car les hangars existants sont trop petits pour l’accueillir. Autre défi à relever : il reste à obtenir de Pratt & Whitney, le fabricant des moteurs, lui aussi de Longueuil, le don des moteurs. En fait, Pratt & Whitney peut compter sur du personnel hautement qualifié grâce à la proximité de l’ÉNA.
Une soirée mémorable et fort révélatrice.