L’actualité nous rapporte presque tous les jours des problématiques de salubrité, incidents mécaniques, incendies causés par l’électricité, des cas de négligence et procrastination administratives qui sont généralement causés par des carences importantes au niveau de l’entretien et du maintien des actifs du bâtiment. Le Québec, a lui seul, a accumulé plus de 13 milliards de dollars en déficit d’entretien sur son parc immobilier, tous secteurs confondus. Cela n’est pas le fruit du hasard, car notre culture de gestion immobilière est encore ancrée sur le curatif plutôt que sur le préventif.
Pour les gestionnaires et propriétaires qui croient aux bénéfices et à la rentabilité de l’approche préventive, il existe un moyen d’exprimer un changement d’attitude et de culture puis de démontrer au public tous les efforts déployés pour maintenir et préserver le confort des occupants des immeubles. Ce moyen est la certification. Oui, il est possible de réaliser une démarche de certification d’immeuble au niveau de la mécanique du bâtiment. Un tel certificat procure des avantages récurrents face aux surprimes des assurances, aux banques, aux éventuels acheteurs et devient un point de référence ou de repère pour la clientèle occupante. Comment se fait-il?
À la base, un certificat est un document émis par une entreprise ou organisme compétent qui atteste une conformité en vertu des normes et des règles qui régissent certaines pratiques professionnelles. Un certificat symbolise un résultat positif, un statut de performance. Aux yeux de la clientèle et du public en général, la certification d’un immeuble représente un gage de confort et de contrôle des risques. Il représente aussi le bilan du travail accompli avec rigueur et assiduité par la direction pour atteindre le niveau de maitrise en gestion et maintien des actifs mécaniques.
Une démarche de certification a pour but de valider annuellement la gestion théorique (documents) versus la gestion pratique (terrain). Pour qu’un certificat soit émis, il est nécessaire que les critères de certification correspondent à des compétences spécifiques au niveau des points de contrôles des entretiens et des mesures de prévention des actifs en vue d’allonger leur durée de vie utile. La certification d’un immeuble peut se faire sur une période de 3 à 6 mois et représente un investissement de quelques milliers de dollars. Ce type de certification ne devrait pas être considéré comme une dépense d’exploitation comme les autres. Dans les faits, le cout de certification sera recouvert plusieurs fois par des économies tangibles (assurances, énergie, etc.) et intangibles (confort, image, satisfaction des occupants, taux d’occupation, etc.)
Il existe une méthodologie de travail en gestion et maintien des actifs mécaniques que l’on appelle INVENSEE. La finalité de cette méthode est de préserver l’état des équipements le plus près possible de leur état d’origine. Ainsi, pour les gestionnaires et propriétaires, la méthodologie INVENSEE permet, à moyen et long termes, de générer une plus-value à l’immeuble au niveau des actifs mécaniques par l’entretien préventif continu.
L’importance de ce type de certificat est de prouver que les moyens ont été pris en acceptant de documenter, de comprendre, d’agir, de maintenir et de publier les informations. En agissant ainsi, on dégage de la confiance, de la sécurité et on démontre être en contrôle de l’immeuble face aux occupants, aux assurances, aux banques, aux entreprises de services et aux futurs acheteurs et/ou investisseurs.
Comme on dit chez nous, savoir rapporte GRO$.
Par : Benoit Allaire, Technologue Professionnel en mécanique du bâtiment, Président de Allb inc. b.allaire@allbinc.com site internet www.allbinc.com Tél. : 514-396-9339 Cell. : 514-809-1552, récipiendaire du prix pour L’innovation technologique de l’année de l’Ordre des Technologues Professionnels du Québec pour 2003 et 2016.
ndlr :
- Une série d’articles sur la maintenance rédigés par Benoit Allaire. Ce texte a paru initialement dans le journal L’Édition des gens d’affaires.
- La photo de M. Allaire est l’œuvre de Frédéric Lavoie.