Le Centre national du transport avancé (CNTA) et l’Institut du transport avancé du Québec (ITAQ) ont célébré leur fusion par une cérémonie de lancement, le 29 septembre. Le nouveau-né se nomme l’Institut du véhicule innovant (IVI), et loge dans un parc industriel de Saint-Jérôme. L’Institut se veut un catalyseur et développeur technologique pour les gens déjà habitués à travailler avec le CNTA et l’ITAQ. Il est évident que le courant passe bien entre les membres de la nouvelle équipe.
La photo du début montre le directeur de la recherche et du développement de l’IVI, M. Frederick Prigge (à g.), en compagnie de M. François Adam, directeur général; leur équipe les accompagnait lors du branchement de deux câbles, qui remplaçaient la traditionnelle coupe du ruban rouge.
« Cette fusion a donné lieu à la création d’un organisme doté d’une puissance au carré. Constitué de 20 spécialistes pilotant des projets d’électrification, de gestion énergétique et de conduite automatisée, c’est un Institut unique au pays vers lequel les entreprises peuvent désormais se tourner pour la recherche appliquée, le développement, l’évaluation et l’implantation de technologies novatrices dans la sphère véhiculaire. », lançait d’entrée de jeu le directeur général de l’IVI, M. François Adam.
Grâce à un réseau de partenaires étendu, des laboratoires hautement outillés et un savoir-faire amplifié, les prochaines années s’annoncent fertiles en avancées. Déjà, plus d’une dizaine de projets sont en marche et d’autres seront lancés cet automne. « Avec la volonté d’accélérer l’innovation et de contribuer à la compétitivité des entreprises qui optent pour l’élaboration de produits à la fois intelligents et non polluants, nous visons le progrès social et environnemental. », a affirmé le président du conseil d’administration de l’IVI, M. Renaud Cloutier.
Il faut dire que le chapitre qu’entame l’IVI s’écrira à l’encre des lettres de noblesse qu’ont acquises le CNTA et l’ITAQ depuis plus de 20 ans. Puisque les deux entités ont été de tous les projets québécois majeurs visant à réduire l’empreinte écologique du transport ces deux dernières décennies, leur implication s’est révélée importante. À cet effet, M. Marc Bédard, PDG d’Autobus Lion, a témoigné de la collaboration fructueuse qu’il entretient avec ces ressources en transport avancé : « À tout coup, lorsque nous avons présenté un mandat à l’une ou l’autre des équipes techniques et scientifiques, des résultats probants ont suivi. De pouvoir désormais nous tourner vers un guichet unique qui réunit l’expertise de tous ces professionnels est très prometteur pour l’évolution des projets à venir. ». Bref, si un lien de confiance liait déjà les deux organisations à l’industrie, nul doute que la consolidation des équipes sera assortie d’une synergie accrue, a-t-il ajouté.
C’est d’ailleurs teinté du même optimisme à l’égard de l’avenir que M. Alexandre Taillefer, associé principal de XPND Capital, s’est exprimé sur le sujet : « L’électrification des transports constitue l’une des plus importantes opportunités économiques que le Québec ait croisée et l’IVI est définitivement un atout important pour la saisir. Ensemble, nous pouvons créer une nouvelle industrie porteuse d’avenir et de richesse pour les générations à venir. Nous avons les capacités de développer une expertise qui saura nous faire rayonner internationalement. Le public est prêt à prendre le tournant du transport électrique et nous sommes à l’aube du contrat chanceux (ndlr : parlant ici des véhicules qui doivent être développés pour l’industrie du taxi).»
Lorsque fut venu le moment de présenter le député provincial Pierre-Karl Péladeau, le d.-g. et maitre de cérémonie François Adam s’est payé le luxe de dérider les invités en disant : « Il a épousé… (longue pause)… depuis longtemps la cause du transport électrique. Évidemment, les rires ont rempli la salle, puis le député a décollé dans une envolée oratoire digne de ses plus beaux jours; on l’aurait cru à la veille d’un scrutin tellement il était en feu – et drôle en plus. Dans un discours sans notes écrites, il a dit : « Les progrès enregistrés par l’IVI continueront d’émaner de Saint-Jérôme, un environnement résolument tourné vers la mobilité durable. L’électrification de nos transports est une priorité pour nous; il s’agit d’un chantier et d’un axe de développement essentiels pour la nation québécoise. Nous avons tous les outils et toutes les ressources pour devenir un chef de file mondial en transport électrique; nous sommes à l’avant-garde de la technologie. Je suis fier que l’Institut du véhicule innovant soit installé à Saint-Jérôme, le comté que je représente à l’Assemblée nationale. L’Institut constitue un premier pas essentiel pour diminuer l’empreinte carbone de nos déplacements. C’est la rencontre de l’éducation et de la recherche, éducation bien enclenchée au Québec il y 50 ans, et toujours en progression depuis. Je félicite tous les intervenants et leur souhaite bon succès! » M. Péladeau a même profité de cette tribune pour souligner qu’un de ses ex-employés, Alexandre Taillefer, aujourd’hui associé principal de XPND Capital, est la personne qui l’a sensibilisé à l’idée d’acquérir Vidéotron ; force est d’admettre qu’il est rare qu’un investisseur rende hommage publiquement à quelqu’un qui a influencé un investissement. M. Péladeau a obtenu un accueil des plus enthousiastes, lui qui, sans le faire intentionnellement, a carrément volé la vedette de cette cérémonie. Il a complété son intervention par une phrase massue : Tout ce qu’il nous faut maintenant, c’est d’avoir de l’ambition et de la volonté.
Pour sa part, le maire de Saint-Jérôme, M. Stéphane Maher, a déclaré : « Saint-Jérôme est fière de poursuivre son partenariat dans le développement de l’industrie du transport avancé. L’amélioration de l’efficacité énergétique est un enjeu partagé par tous les acteurs du monde du transport et par la population elle-même, mais aussi par les villes et les gouvernements, que ce soit pour les véhicules de service ou les transports collectifs ». À noter que L’IVI détient le statut de laboratoire pour l’essai des véhicules électriques, un règlement d’exception accordé par le ministère des Transports du Québec qui pave la voie aux tests menés par le centre de recherche.
Parmi les invités de marque, on notait la présence de Mme Martine Ouellet, ex-ministre des Ressources naturelles sous le gouvernement Marois et aujourd’hui porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime, d’électrification des transports et de télécommunications. On se rappellera que pendant son règne de ministre elle avait préparé la mise en place d’un organisme qui ressemble en tout point à l’IVI.
Autre invitée de marque : Madame Chantal Guimont, présidente-directrice-générale de Mobilité Électrique Canada, dont le bureau est situé à l’Ile-des-Sœurs (Montréal). Environ 150 autres personnes ont célébré le mariage des deux organismes.
Le directeur de la recherche et du développement de IVI a invité les gens à visiter plusieurs véhicules électriques qui ont bénéficié de la collaboration du CNTA et de l’ITAQ dans leur développement. On peut d’ailleurs les voir sur le site internet de l’Institut : www.ivisolutions.ca