Rarement voit-on une technologie qui suscite autant d’intérêt et d’espoirs que les DEL. L’économie d’énergie et la durabilité de l’équipement sont sans conteste ; on divise le cout de l’énergie par 5 à 10 fois et on multiplie la durée de vie utile entre 3 et 15 fois, dépendamment de l’usage qu’on en fait. La question qu’on a oublié de poser est de savoir si la lumière ainsi émise est sécuritaire. Heureusement, de nombreux scientifiques se sont posé la question et leurs réponses nous obligent, en toute conscience, à ralentir nos ardeurs. Le Magazine Électricité Plus a interviewé trois sommités en matière de ciel étoilé et de pollution lumineuse : M. Martin Aubé, Ph. D., astrophysicien, M. Marc Hébert, Ph. D., chronobiologiste, et Mme Johanne Roby, Ph.D., en chimie; (voir les notes biographiques plus bas).
ndlr : cet article étant particulièrement long, les lecteurs intéressés auraient avantage à l’imprimer afin de pouvoir y insérer leurs notes et observations personnelles. Électricité Plus le conservera en archive à long terme.
Le Québec est un leader mondial en matière de recherche sur la pollution lumineuse. L’existence de l’observatoire du Mont Mégantic y est pour beaucoup. Cet observatoire, situé à 1 100 mètres d’altitude, possède un télescope de 1,6m et de nombreux instruments de haut-niveau. Quatrième en taille au pays, mais réputé comme étant le mieux équipé, encore plutôt épargné par la pollution lumineuse, l’Observatoire du Mont-Mégantic est reconnu comme étant le plus performant en sol canadien. Autour de lui gravite un centre de recherche en astronomie auquel participent les universités Laval, McGill et de Montréal.
Bien que la lumière émise par un semi-conducteur date de plus de 100 ans, il y a 50 ans seulement que le DEL rouge a été développé. Et ce n’est qu’il y a une vingtaine d’années que les recherches ont permis de découvrir l’éclairage aux DEL.
Les professeurs et chercheurs Aubé, Roby et Hébert le disent d’une seule voix : la lumière bleue des DEL blanches est nuisible à la santé des êtres vivants et à l’observation de l’univers. Leurs études le démontrent : les résidents près de lampadaires aux DEL courent des risques. De là à dire qu’il faut bannir les DEL, non. Les DEL sont là pour rester, car ils offrent les plus intéressantes perspectives qu’on puisse imaginer. Souvenons-nous qu’à la fin des années 1800 et au début des années 1900, l’électricité a fait de nombreuses victimes tant par électrocution ou électrisation que par les incendies, souvent mortels; on n’a pas rejeté l’électricité pour autant. Les recherches ont été effectuées et les équipements ont été développés en conséquence, ce qui a sécurisé l’usage de l’électricité. De plus, des organismes de normalisation tels que CSA, Underwriters Laboratories (UL – ULC au Canada), NFPA, pour ne nommer que ceux-là, ont rédigé des codes et des normes régissant l’usage de l’électricité, ce qui est aujourd’hui tellement plus sécuritaire : ils feront certainement la même chose pour les DEL. Puisqu’il est ici question d’éclairage, il y a fort à parier que des organismes comme IESNA (illuminating engineering society of North America), qui développent des normes en matière d’éclairage, seront aussi appelés à mettre leur grain de sel dans ce dossier.
Nous devons cependant bien circonscrire ses attributs, tant négatifs que positifs. Ceci permettra de développer des applications utiles et de contourner les effets négatifs ; beaucoup reste à faire. D’une part les DEL peuvent être des plus pratiques, et d’autre part les gains de l’éclairage aux DEL sont tellement grands que de très nombreuses entreprises partout à travers le monde effectuent des recherches pour améliorer le produit. Les DEL constituent une découverte alors qu’on travaille présentement à inventer des appareillages qui utiliseront au mieux possible cette technologie.
Chez Philips- Lumec, M. Éric Ladouceur, conseiller technique en éclairage, mentionne que l’addition de filtres aux DEL blanches ne semble pas être une bonne solution pour l’instant. Ces filtres réduisent l’effet de la lumière bleue, ce qui transforme la lumière blanche en lumière jaune, qui enlève presque tous les avantages de l’éclairage aux DEL. Oui, on réduit l’effet négatif mais on perd l’économie d’énergie. Il reste alors comme seul avantage la durée de vie utile des lampes, qui se manifeste par le temps alloué au remplacement de ces lampes. Philips-Lumec produit la « PC ambre » mais c’est su dans le monde de l’éclairage que l’entreprise effectue beaucoup de recherche pour solutionner le cas. Électricité Plus sait de source sûre que d’autres entreprises ont réussi à créer des filtres qui ne réduisent pas l’efficacité des LED tout en limitant l’émission d’ondes de lumière bleues. Dès que les instances de certification auront homologué ces produits et que les brevets d’invention auront été accordés, les informations seront publiées.
Le professeur Hébert s’intéresse particulièrement aux effets des DEL sur la santé humaine. Quant au professeur Aubé, ses recherches touchent aussi et surtout sur le ciel étoilé. Il cherche à isoler d’autres paramètres pour déterminer l’impact de l’intensité de la lumière tant sur la vie humaine que sur le ciel étoilé lui-même. Pour ce qui est de Mme Roby, Mme Roby, elle s’intéresse aux impacts de l’éclairage artificiel sur la santé de l’être humain. Elle donne des conférences de vulgarisation portant sur ce sujet afin de sensibiliser la population à ce phénomène. Elle s’intéresse aussi à la pollution lumineuse et y travaille en étroite collaboration avec M. Aubé.
Ce qui est bien défini, c’est comment les DEL peuvent être nuisibles. L’œil humain détecte facilement la lumière dont la longueur d’onde se situe entre 400 et 700 nanomètres : c’est ce qui nous tient éveillés. À moins de 400 nanomètres, ce sont des rayons ultraviolets; à plus de 700 nanomètres, ce sont les infrarouges. La lumière blanche est composée de toutes les couleurs. Le problème des DEL blanches vient du fait que la proportion de bleu, à 460 nanomètres, contenue dans la lumière blanche, est trop élevée. Cette lumière bleue contribue fortement à la suppression de la production de l’hormone mélatonine, considérée comme « l’hormone du sommeil ». L’humain est un être diurne, donc la lumière bleu est parfaite le jour, car elle constitue un stimulant pour garder l’individu réveillé. Par contre, lorsque l’œil capte trop de cette lumière blanche à forte proportion de bleu en soirée ou pendant la nuit, le sommeil est affecté négativement, ce qui nuit à la santé (manque d’heures de sommeil). Même chose pour les animaux, les oiseaux et les insectes, en particulier les chauves-souris, les hiboux et autres oiseaux nocturnes.
Du côté cancer, les rumeurs veulent que les DEL soient responsables en grande partie de certains cancers, dont le cancer du sein et le cancer de la prostate. Questionné sur ce sujet, M. Hébert dit « qu’il n’y a absolument rien pour appuyer cette thèse, qu’aucune étude n’a démontré hors de tout doute quoi que ce soit en ce sens. Cependant, la corrélation existe entre le travail de nuit et le cancer (tout comme d’autres maladies, cardiaque, troubles gastriques, dépression) mais le problème est multifactoriel et implique certainement un manque de sommeil chez ces travailleurs qui ont de la difficulté à dormir durant le jour. » Effectivement, selon M. Aubé, des études démontrent le lien entre l’éclairage et le cancer du sein et de la prostate. Sa collègue, Mme Johanne Roby, renchérit en mentionnant : « des études épidémiologiques démontrent un lien potentiel entre l’éclairage et le cancer du sein et de la prostate. L’hypothèse est basée sur : la lumière artificielle de nuit (LAN) entraîne une perturbation du cycle circadien (cycle jour/nuit, qui régule l’horloge biologique) qui pourrait être un facteur important associé au cancer du sein et de la prostate. » Plusieurs publications scientifiques en font état, dont le Harvard health letter de mai 2012, pour ne nommer que celle-là.
Ce qui est bien démontré c’est que les DELs sont très efficaces pour perturber le cycle circadien, dû à une proportion plus élevée de longueurs d’ondes bleues contenues dans cet éclairage. Mme Roby ajoute : «ainsi, la proportion plus élevée de longueurs d’ondes bleues contenue dans l’éclairage DEL (blanc ou bleu) et l’augmentation de son utilisation dans la LAN justifient l’application du principe de précaution jusqu’à ce qu’on puisse exclure cette possibilité de cause de cancers ».
En fait, c’est peut-être aussi un peu la peur du cancer de certains qui les amène à relier toute nouvelle chose au cancer, question de freiner l’usage de ladite chose. Ce n’est pas sans rappeler la légende urbaine du début des années 60 qui attribuait aux chaudrons et casseroles en aluminium le défaut de provoquer le cancer. La compagnie WearEver, qui était le leader nord-américain de la fabrication de chaudrons et casseroles en aluminium, a ainsi été complètement démolie, a plié bagages, au profit de l’acier inoxydable. Nous aurions peut-être tort d’assassiner la lumière DEL en se basant sur des rumeurs non démontrées. Souhaitons que les adversaires des DEL, les fabricants et les distributeurs de lampes à technologie concurrente, ne répandent pas de faussetés comme en a été victime WearEver. Cependant, nous pouvons compter sur le monde de l’oncologie pour bien explorer la question des cancers ; rien n’est impossible. Et comme disait le célèbre Che Guevara : Soyons réalistes, exigeons l’impossible.
Tout ceci étant dit, éclairer les routes et les rues aux DEL blanches garde l’individu réveillé. Lors d’études, on a pu constater que le conducteur d’un véhicule automobile ayant eu une grande exposition aux DEL blanches peut prendre beaucoup de temps pour s’endormir après avoir conduit. Pourtant, on pourrait croire qu’il est sain d’avoir un éclairage routier qui garde les conducteurs bien éveillés. La nature humaine étant ce qu’elle est, les conducteurs ont tendance à se sentir plus en sécurité lorsqu’il y a éclairage de la route et ils augmentent leur vitesse. L’expérience a démontré qu’il y a plus d’accidents sur les routes éclairées, de mentionner M. Aubé.
Ce qui devient plus difficile à comprendre, c’est que les municipalités et les ministères des transports profitent des réductions de couts de l’éclairage aux DEL blanches sans avoir exploré les aspects moins reluisants de cette technologie. À Rouyn-Noranda, une expérience d’éclairage de rues et de patinoires de quartier est en cours depuis un peu plus de quatre ans (voir notre texte https://electricite-plus.com/2010/02/01/rouyn-noranda-et-ses-electriciens-demontrent-la-faisabilite-declairer-les-rues-aux-del ). Les résultats détaillés ne sont pas encore connus. Leur expérience est vécue grâce à la contribution d’Hydro-Québec, qui favorise, encourage et subventionne des projets d’efficacité énergétique, incluant toutes sortes d’utilisations de la technologie des DEL blanches. Cependant, les feux de circulation aux DEL semblent être toute une trouvaille.
À Montréal, la Ville a autorisé récemment des dépenses de plus de 900 000$ pour l’installation de plus de 200 lampadaires aux DEL au cœur d’un projet en cours depuis plus de quatre ans, mais dont les résultats ne sont, eux non plus, toujours pas connus.
La Nouvelle-Écosse est devenue en septembre dernier la première juridiction en Amérique du nord à imposer que l’éclairage de toutes les voies publiques soit converti aux DEL. Nova Scotia Power devra avoir complété la conversion des ses installations pour le 31 décembre 2019 et les municipalités pour le 31 décembre 2022. Ces dernières ont un an pour présenter leur plan de conversion. Nova Scotia Power offre des taux préférentiels garantis de ne pas augmenter au cours des sept prochaines années pour ses clients de location d’équipements d’éclairage de rues et le gouvernement offre un financement à taux réduit pour les municipalités qui choisissent de posséder leurs réseaux de lampadaires. Le ministre de l’énergie, M. Charlie Parker, a déclaré, pour justifier son projet de loi, que « non seulement la province va générer des économies de plus de 5 millions $ par année aux Néo-écossais, mais qu’en plus il y aura une importante diminution de l’empreinte carbone, donc une amélioration de la qualité de l’air ».
Aucune étude, soit d’Hydro-Québec, de la ville de Rouyn-Noranda ou du gouvernement de la Nouvelle-Écosse, ne fait état de l’impact de l’éclairage aux DEL blanches sur la santé des humains, des animaux – oiseaux – insectes, ou de la végétation. S’il y a de telles études, elles ne sont pas connues.
Quant aux lampadaires de rues, les citoyens qui habitent près de ces sources d’éclairage peuvent facilement être affectés. C’est particulièrement le cas des enfants qui sont plus sensibles à la lumière. Si leur fenêtre de chambre n’est pas complètement voilée la nuit et que la lumière d’un lampadaire aux DEL pénètre, le sommeil de l’enfant pourrait en être perturbé. M. Hébert rapporte qu’un individu dont la chambre à coucher avait des portes françaises vitrées a été importuné de manière significative simplement du fait qu’il laissait les lumières DEL de son arbre de Noël, situé dans la pièce voisine, allumées pendant la nuit…
Du côté positif, M. Hébert mentionne avoir participé à des études et des expériences au cours desquelles on a placé de l’éclairage aux DEL blanches dans le tableau de bord de gens qui doivent conduire pendant de longues périodes au cours de la nuit. Les résultats sont probants : il suffit de bien comprendre d’abord le fonctionnement des éclairages DEL avant d’en installer dans les tableaux de bord des véhicules, de s’assurer que l’intensité de cette lumière soit bien jaugée. Les services essentiels (police, pompiers, ambulances etc) pourront tirer grand profit de ces systèmes dans les véhicules, tout comme les conducteurs de camions, d’autobus, de taxis et les pilotes d’avions. Même chose pour tous les travailleurs de nuit. Il suffira à ces gens de bien s’assurer beaucoup de noirceur lorsqu’ils dorment pendant le jour.
En ce qui concerne l’impact des DEL blanches sur le ciel étoilé, il est bien évident que plus le ciel est dans la noirceur naturelle, plus il est facile de faire de l’observation de l’univers. Les DEL blanches ayant une très forte intensité, des lampadaires aux DEL ne peuvent que nuire. M. Aubé, qui siège au Conseil d’administration de l’Astrolab, rappelle que les municipalités autour du Mont Mégantic ont accepté depuis longtemps de réduire l’éclairage, ce qui a permis l’obtention du titre de Réserve internationale de ciel étoilé, en 2007. D’ailleurs, les commerces, industries et citoyens des environs ont bien volontairement emboité le pas, ce qui facilite la tâche de l’observatoire. L’altitude du Mont Mégantic est un excellent atout, la noirceur ambiante l’est encore davantage.
M. Aubé rapporte un problème peu banal qui s’est produit au début d’aout dernier. Un astronome amateur et conseiller municipal de Chartierville, M. Raymond Fournier, a alerté l’observatoire du Mont Mégantic qu’un nouveau dôme de lumière s’est installé dans le ciel de la région, surtout lorsqu’il y avait un peu de nuages. Il s’est vite rendu compte que la source en était les nouveaux lampadaires aux DEL blanches installés au poste frontalier du New-Hampshire, le poste de Pittsburgh, à Chartierville. En plus d’être aux DEL blanches, ces lampadaires sont orientés vers le ciel.
Une fois le constat fait, les autorités québécoises et de l’observatoire sont entrées en contact avec les responsables américains pour leur signaler la difficulté. Selon M. Aubé, les autorités frontalières américaines ont été très réceptives et on pourrait éventuellement voir une modification de ces systèmes d’éclairage.
M. Aubé renchérit sur le dérangement de ce système d’éclairage, en parlant de son côté inutile : « Oui, les autorités américaines sont motivées par des inquiétudes concernant la sécurité pour installer de l’éclairage aussi puissant à ses postes frontaliers. Mais il faut se rappeler qu’un éclairage aussi fort est plus nuisible qu’aidant. L’éclairage permet de mieux voir tout ce qui se passe dans la zone éclairée mais empêche de voir au-delà de cette zone. Ainsi, si quelqu’un désire franchir la frontière sans passer par le poste frontalier, il peut assez facilement le faire en marchant en dehors de la zone éclairée. C’est un peu comme si on est dans la maison et qu’on regarde dehors alors que les lumières sont allumées à l’intérieur; on distingue peu de choses à l’extérieur en regardant par la fenêtre. Cependant, si on éteint ces lumières, alors on voit beaucoup mieux à l’extérieur. Finalement, cet éclairage intensif autour du poste frontalier nuit davantage aux douaniers qu’il ne les aide » de conclure M. Aubé.
Et dire que cet éclairage intensif des postes frontaliers américains est devenu la norme d’éclairage lorsqu’on rénove ces postes!
Radio-Canada a couvert le cas de Chartierville en aout dernier. Pour voir leur reportage, cliquer : http://www.radio-canada.ca/regions/estrie/2012/08/05/001-astrolab-pollution-lumineuse.shtml
Avec son groupe du Centre d’étude et de recherche transdisciplinaire étudiants-enseignants au cégep de Sherbrooke, M. Aubé travaille à la compréhension de la pollution lumineuse. Ils ont d’abord fait évoluer le spectromètre sensible afin de mieux analyser les longueurs d’ondes spécifiques constituant le faisceau lumineux.
Ensuite, ils ont créé un modèle, une méthode pour calculer la pollution lumineuse. Ils ont donc développé un programme informatique qu’ils ont baptisé Illumina, qui, justement rend possible ce calcul de la pollution lumineuse. Le programme (ou logiciel) a été mis à la disposition d’autres chercheurs à travers le monde, sans frais, dans l’esprit de contribution à la communauté astronomique. D’ailleurs, des chercheurs ailleurs dans le monde apportent leur contribution au développement du programme, du modèle de recherche. Par contre, si d’autres intervenants que les scientifiques/chercheurs veulent utiliser le programme dans un but commercial, alors des frais seront exigés ; en fait, c’est de l’expertise qu’on veut vendre aux entreprises intéressées. Pour voir le site du Centre d’étude et de recherche transdisciplinaire étudiants-enseignants au cégep de Sherbrooke, svp cliquer http://galileo.graphycs.cegepsherbrooke.qc.ca/lpds/index.php?n=Site.Products
Pour le commun des mortels, c’est peut-être une découverte de constater qu’il se fait de la recherche scientifique dans les cégeps du Québec. En fait, c’est depuis 2005 que le fonds de recherche du gouvernement du Québec subventionne la recherche dans les cégeps ; quelques années plus tard, le même type de fonds en provenance du fédéral s’est ajouté. Selon les informations disponibles, il y aurait environ 40 chercheurs de différentes disciplines dans les cégeps à travers la province.
Un peu d’histoire
(reprise de www.wikipedia.org)
La première émission de lumière par un semi-conducteur date de 1907 et fut découverte par H. J. Round. Quelques années après, en 1927, O. V. Losev dépose le premier brevet de ce qui sera appelé, bien plus tard, une diode électroluminescente. Ce n’est qu’en 1962 que la première LED rouge est créée par Nick Holonyak Jr et S. Bevacqua. Durant quelques années, les chercheurs ont cru devoir se limiter à quelques couleurs telles que le rouge, le jaune ou le vert. Dans les années 1990, les recherches, entre autres, de Shuji Nakamura (en) et Takashi Mukai de Nichia, dans la technologie des semi-conducteurs InGaN permirent la création de DEL bleue, et par conséquent de DEL blanches, par l’utilisation couplée de DEL bleue et de luminophore jaune [2]. Cette importante avancée fut le point de départ de nouvelles applications majeures : éclairage, écrans de téléviseurs et d’ordinateurs.
Pluton n’est plus considérée comme une planète
Après deux semaines de débats passionnés, les quelque 2 500 scientifiques venus à Prague pour l’assemblée générale triennale de l’Union astronomique internationale (UAI) ont décidé, jeudi 24 août2006, de déchoir Pluton de son statut de planète, ramenant à huit le nombre de planètes du système solaire (Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune). Le système solaire retrouve ainsi sa définition plus culturelle et historique, Pluton n’ayant été découverte qu’en 1930. Les planètes naines sont aussi connues comme étant des astres errants, de simples satellites du soleil.
Le texte de la résolution de l’UAI établit une distinction entre les “planètes”, les “planètes naines” et les “petits corps du système solaire” – Pluton est ainsi reléguée parmi les “planètes naines”, au même rang que Céres et l’encore mystérieuse UB313 (nommée Xena), découverte en 2003 aux confins du système solaire.
Ce reclassement officiel du système solaire démontre la toute-puissance de l’Union astronomique internationale à titre d’organisation chargée de la nomenclature astronomique .
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan%C3%A8te_naine
En conclusion…
Tellement d’améliorations semblent possibles dans notre quotidien, grâce aux DEL. Tout comme les développements de l’électricité il y a un peu plus de 100 ans, il s’agit de développer les produits et les équipements, ainsi que les normes d’utilisation. Les autorités de différents niveaux de gouvernement, les chercheurs et les fabricants d’équipements font tous leur effort pour que nous puissions bien profiter de cette technologie si prometteuse. Le signalement par les scientifiques de la contrepartie de l’éclairage aux DEL devrait nous sécuriser puisqu’il signifie que quelqu’un s’intéresse au bien-être des êtres vivants de notre planète. Leur signal d’alarme est précieux. Les DEL aussi.
Autres lien utiles :
Cégep de Sherbooke : http://cegepsherbrooke.qc.ca/officiel
Astrolab du Mont Mégantic : http://astrolab-parc-national-mont-megantic.org
Réserve internationale de ciel étoilé du Mont Mégantic : http://www.astrolab-parc-national-mont-megantic.org/fr/pollution-lumineuse.htm
Institut en santé mentale de Québec : http://www.institutsmq.qc.ca
Notes biographiques
M. Martin Aubé, Ph. D., est détenteur d’un doctorat en télédétection de l’atmosphère, membre du centre de recherche en astrophysique du Québec (Mont Mégantic), membre du conseil d’administration de l’Astrolab du Mont Mégantic, professeur de physique et chercheur au cégep de Sherbrooke, coordonnateur du groupe Graphycs, responsable du Centre d’étude et de recherche transdisciplinaire étudiants-enseignants, et
professeur associé en géomatique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Il travaille en étroite collaboration avec Mme Johanne Roby, Ph.D., en chimie et biochimie, professeure et chercheure, également au cégep de Sherbrooke, qui s’intéresse particulièrement aux effets des DEL sur la santé
M. Aubé, qui a fait le tour des plus grands observatoires du monde, est de plus en plus invité et consulté à travers le monde sur les questions de pollution lumineuse. D’ailleurs, il a été invité au colloque sur la pollution lumineuse, qui a eu lieu l’été dernier à Beijing (Pékin), dans le cadre de l’assemblée générale de l’Union astronomique internationale, qui a lieu tous les trois ans. Ceci démontre le grand intérêt de la communauté internationale concernant l’impact de la pollution lumineuse sur la santé des êtres vivants (humains, animaux, végétation). Il sera également conférencier au Earth Science & Climate change Conference, du 22 au 24 juillet 2013, à Las Vegas; l’évènement est organisé par OMICS Group publishings (OMICS est un suffixe pour décrire un champ d’étude des sciences de la vie, comme genomics, metabolomics, etc.).
Plus près de nous, il est membre du comité organisateur et conférencier au symposium de Sherbrooke, le 11 décembre prochain, dans le cadre du 5e anniversaire de la Réserve internationale de ciel étoilé de Mont Mégantic. Le titre et le thème du symposiumsont Les problématiques et les solutions relatives à l’éclairage aux DEL blanches (voir autre texte à ce sujet dans la présente édition du magazine Électricité Plus). Sa conférence portera sur Les impacts des DEL sur le voilement des étoiles.
http://cegepsherbrooke.qc.ca/~aubema/index.php/Prof/Page
M. Marc Hébert, Ph. D., chronobiologiste, détient une maitrise et un doctorat en neuroscience. Ses quatre années d’études post-doctorales ont été réalisées en différents endroits en Amérique. Il est professeur titulaire au département d’oto-rhino-laryngologie et ophtalmologie de la faculté de Médecine de l’Université Laval, à Québec. Il est aussi chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.
La chronobiologie est une discipline scientifique étudiant l’organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui en assurent la régulation (contrôle, maintien) et de ses altérations. Cette discipline traite essentiellement de l’étude des quelque 150 cycles biologiques de l’humain, dont les états de veille et de sommeil (l’horloge biologique).
M. Hébert est président international de la Society for light treatment and biological rythms (SLTBR). Cet organisme est voué à la science de la lumière et ses effets thérapeutiques, les rythmes biologiques et la mélatonine (hormone du sommeil). http://www.sltbr.org
Ses recherches en neurosciences cliniques et cognitives sont orientées vers les rythmes biologiques, la sérotonine, les troubles de l’humeur, l’électrorétinographie, le travail de nuit, les fonctions visuelles, la mélatonine, la dépression, la dopamine et la photobiologie. D’ailleurs, le thème de sa conférence au symposium de Sherbrooke le 11 décembre prochain est Les impacts des DEL sur la santé humaine. M. Hébert sera aussi conférencier au congrès militaire de Kingston (Ontario), le Military Veteran Health Research Forum, du 26 au 28 novembre prochain.
M. Hébert est également partenaire dans l’entreprise Chronophotonix, qui développe des systèmes qui stimulent la vigilance, ce qui est particulièrement important pour les conducteurs de véhicules commerciaux (camions et autobus en particulier) ainsi que pour les pilotes d’avions et autres travailleurs de nuit. L’orientation de l’action de la compagnie est de comprendre d’abord le fonctionnement des éclairages DEL avant d’installer des équipements. De nombreux essais ont été réalisés et sont très concluants. L’entreprise est en phase de développement, travaillant d’abord à l’aspect financement du projet.
http://www.crulrg.ulaval.ca/fr/recherche/axes/chercheurs/chercheur.php?id=38
Mme Johanne Roby, Ph. D. en chimie de l’Université de Sherbrooke, professeure-chercheure au cégep de Sherbrooke, membre associée du groupe Graphycs et du Centre d’étude et de recherche transdisciplinaire étudiants-enseignants du Cégep de Sherbrooke, et professeure associée au département de génie électrique et informatique de l’Université de Sherbrooke. Elle travaille en étroite collaboration avec M. Martin Aubé, professeur et chercheur, également au cégep de Sherbrooke.
Elle présentera les résultats d’une étude de modélisation de pollution lumineuse avant et après la création de la Réserve internationale de ciel étoilé de Mont Mégantic à la première conférence internationale ‘Light pollution theory, modelling and measurements’ qui se tiendra à Smolenice, République Slovaque en avril 2013 http://lptmm.org .
Elle s’intéresse aussi à la luminothérapie. Avec la participation de ses étudiants, elle a intégré un projet de recherche novateur dans ses cours de chimie qui porte sur l’étude des effets de la luminothérapie sur la vigilance, l’humeur et le cycle sommeil/éveil d’étudiants de niveau collégial pendant leur semestre d’étude scolaire. Ce projet de recherche vise, entre autres, à rendre l’élève actif dans son apprentissage.
Sur la scène québécoise, elle est membre du comité organisateur et conférencière au symposium de Sherbrooke du 11 décembre prochain, dans le cadre du 5e anniversaire de la Réserve internationale de ciel étoilé de Mont Mégantic. Le titre et le thème du symposiumsont Les problématiques et les solutions relatives à l’éclairage aux DEL blanches (voir autre texte à ce sujet dans la présente édition du magazine Électricité Plus). Sa conférence portera sur Les impacts de la lumière artificielle sur la santé et la faune.