La lumière est essentielle à la vie, sauf pour les créatures nocturnes et les étrangetés vivant dans les abysses. Elle indique à notre corps quand dormir et quand se réveiller, agit sur l’humeur et peut même soigner. Il n’y a qu’à penser au laser qui restaure la vue de milliers de personnes chaque année. La lumière a cependant son côté sombre, notamment la bleue. Tour d’horizon sur les effets de la lumière sur la santé.
La lumière naturelle joue un rôle fondamental dans la régulation de nombreux processus biologiques du corps humain. Lorsqu’elle pénètre dans l’œil, elle envoie un signal « jour » et « nuit » à l’horloge biologique. Cette dernière transmet le message aux autres horloges du corps qui contrôlent les rythmes biologiques comme l’alternance veille/sommeil, la température corporelle, la circulation sanguine, le niveau d’hormones ou le déclenchement des menstruations.
La lumière active la sécrétion d’hormones qui jouent sur l’humeur et l’activité. Des études ont aussi montré qu’il est plus facile de se concentrer dans une pièce baignée de lumière que dans un environnement éclairé faiblement. Ce lien entre lumière forte et vigilance est utilisé depuis plusieurs années dans les usines pour améliorer les performances et diminuer les accidents de travail.
Réguler le sommeil
Un des effets les plus connus de la lumière est de réguler les cycles d’éveil et de sommeil. Lorsque le soleil tombe, le corps sécrète de la mélatonine, aussi appelée l’hormone du sommeil, qui provoque la sensation d’endormissement. À l’inverse, la lumière stimule la production de la sérotonine, l’hormone qui favorise l’éveil et améliore l’humeur. L’éclairage artificiel, utilisé à toute heure du jour et de la nuit, et les horaires de nuit peuvent cependant tromper l’horloge interne qui contrôle la production de ces hormones et provoquer des troubles circadiens.
Ces derniers se traduisent par des troubles du sommeil, de l’appétit et de l’humeur, une baisse des facultés cognitives, etc. L’exemple le plus flagrant est l’expérience du décalage horaire. À long terme, les troubles des rythmes circadiens peuvent provoquer des maladies comme le stress, le diabète, la dépression ou les troubles cardiovasculaires.
Soigner par la lumière
Étrangement, la solution se trouve dans la lumière. La luminothérapie, qui consiste à s’exposer quotidiennement à une lumière imitant celle du soleil, est un traitement reconnu par la communauté scientifique pour traiter la déprime saisonnière et certains troubles des rythmes circadiens. Lorsque la lumière traverse les yeux, elle agit sur la région du cerveau qui joue un rôle dans la production de sérotonine et de mélatonine. À condition, bien sûr, de respecter la marche à suivre et d’utiliser une lampe adéquate.
L’exposition à des sources lumineuses est aussi utilisée pour soigner des affections de la peau comme le psoriasis ou pour favoriser la cicatrisation.
La lumière qui corrige la vue
C’est cependant le laser qui est le traitement par la lumière le plus connu. Chaque année, plus de 100 000 Canadiens ont recours à ce traitement pour corriger leur presbytie (vision floue pour les objets rapprochés), leur myopie (vision de loin embrouillée), leur hypermétropie (vision de près embrouillée) ou leur astigmatisme (courbure anormale de la cornée qui induit une déformation des images). Des chiffres qui augmentent de 5 à 10 % annuellement, selon des données fournies par Lasik MD.
Avec la chirurgie réfractive au laser, l’ophtalmologiste peut retirer une fine couche de tissu cellulaire à la surface de la cornée afin d’en modifier la courbure et corriger la vue.
La technique comporte toutefois des risques, si elle est mal appliquée. Après tout, la lumière est une matière et le laser est une forme concentrée de lumière qui comporte une énorme puissance potentielle.
Améliorer la condition des aînés
La lumière est aussi exploitée pour améliorer la santé et le bien-être des aînés vivant en résidence. C’est possible en installant un système d’éclairage doté de capacités de contrôle avancées. Ce dernier permettra, entre autres, d’adapter l’éclairage au rythme circadien pour améliorer les cycles sommeil/éveil des résidents et d’ajuster les niveaux de lumière aux activités, ce qui rend l’environnement plus sécuritaire pour les usagers.
L’éclairage centré sur l’être humain utilise l’intelligence artificielle pour établir une correspondance avec les rythmes circadiens humains naturels. Le but: diminuer ou éliminer les problèmes psychologiques et physiologiques créés par une perturbation de l’horloge circadienne.
Les patients atteints de démence ou de la maladie d’Alzheimer connaissent souvent un rythme de jour-nuit décalé. Un éclairage conçu pour augmenter la stimulation circadienne au cours de la journée peut donc améliorer leur qualité de vie. Il peut aussi améliorer leur sécurité puisque l’agitation et l’errance sont fréquentes chez eux.
De plus, l’éclairage adapté à des tâches précises est essentiel dans les établissements de soins pour adultes âgés. Une recherche du Center for Health Design révèle que l’accès à la lumière du jour réduit la durée des séjours des patients, accélère le rétablissement des patients après une intervention chirurgicale et réduit le besoin de médicaments contre la douleur.
Attention à la lumière bleue
La lumière bleue, omniprésente avec la multiplication des écrans, tablettes, cellulaires, et les nouveaux lampadaires de rue, est plus problématique. Ses effets sont à la fois positifs et négatifs, selon le moment de l’exposition.
Le Soleil émet environ 30 % de lumière bleue, reconnu pour aider le corps à rester alerte. L’exposition en journée est donc une bonne chose. Par contre, elle supprime la sécrétion de la mélatonine, qui contribue à l’équilibre des rythmes circadiens. De plus, un taux bas de mélatonine est associé au diabète et à certains cancers hormonodépendants comme celui du sein ou de la prostate.
Les spécialistes recommandent donc d’atténuer la lumière bleue après le coucher du soleil et d’éviter de trainer les appareils électroniques à écrans dans la chambre à coucher au moment de dormir.
Dans le domaine de l’anecdote, certains ont proposé d’utiliser la lumière bleue dans les toilettes publiques pour dissuader les toxicomanes d’aller s’y faire leur injection. C’est le cas d’un supermarché de Victoria, en Colombie-Britannique. C’est que sous cette lumière, la peau parait bleue et il est difficile d’y voir les veines. Les professionnels de la santé estiment que la méthode est inefficace et dangereuse.