Marc Hébert, Ph.D., s’est adressé aux membres du Conseil national canadien de la Commission internationale de l’éclairage en décortiquant plusieurs points moins bien connus de l’éclairage, soit L’impact de la lumière sur l’activité cérébrale en période de technologies d’éclairage émergentes. Sa conférence a été prononcée devant une cinquantaine d’invités réunis à l’hôtel Saint-Sulpice, à Montréal, le 7 novembre dernier, au cours d’un souper offert par Axis Lighting.
Professeur titulaire en ophtalmologie à l’Université Laval de Québec et directeur, Axe neurosciences cliniques et cognitives, Centre de recherche, et fondateur de l’entreprise Chronophotonix, M. Hébert a décrit de nombreux effets de la lumière sur l’humain, entre autres la dépression saisonnière qui touche plus ou moins fortement 42% des gens, dont 26% qui, en plus de se sentir plus fatigués, disent même être moins productifs; plus, environ 3% des gens deviennent pour ainsi dire non fonctionnels. Nous entrons justement dans cette période de l’année, pour en ressortir vers la fin-mars. Tout ça parce que la lumière du jour n’est là que moins de 10h30 par jour!
Parmi les conseils que Marc Hébert prodigue, il y a l’exposition à la lumière du matin qui contribue beaucoup à la synchronisation de l’horloge biologique. D’ailleurs, l’usage de la lumière cool white stimule aussi l’horloge biologique, ce qui a conduit à plusieurs expériences au cours desquelles on place de telles lumières dans le tableau de bord d’autos de police et de camionneurs. Les expériences sont très concluantes, ce qui a conduit le Dr. Hébert à fonder la compagnie Chronophotonix qui développe et commercialise des solutions pour les travailleurs de nuit (voir leur site internet).
Dans ses observations, le Dr Hébert mentionne que réduire les ondes bleues dans les rayons de lumière permet de mieux voir. Ce qui cependant n’empêche pas que la couleur idéale de lumière pour lire est la lumière à ondes rouges. M. Hébert mentionne également la grande proportion d’ondes bleues dans la lumière blanche des ampoules fluocompactes; l’idéal devient donc de réduire l’intensité de ces ampoules le soir afin d’éviter que notre horloge biologique nous garde éveillés.
Dans cette dernière ligne de pensée, Marc Hébert suggère de prendre garde, de s’assurer que la chambre à coucher reste un lieu pour le sommeil et non un lieu pour socialiser, ce qui malheureusement est trop souvent le cas chez les adolescents qui utilisent beaucoup les fameuses tablettes et les cellulaires intelligents qui produisent un fort éclairage de blanc, puisqu’ils sont éclairés aux DEL; ceci explique d’ailleurs pourquoi de nombreux ados manquent de sommeil – incapables de s’endormir pendant une longue période après avoir utilisé ces appareils.
Pour en revenir à l’état dépressif de nombreuses personnes entre la fin-octobre et la fin-mars, la luminothérapie se veut une solution efficace, ce qui avantage l’idée d’une semaine dans le sud l’hiver…
Le manque de lumière diminue la vigilance et c’est ce qui explique en partie que bon nombre d’accidents se produisent pendant la nuit : on n’a qu’à penser au Titanic, à l’explosion de Tchernobyl, puis Three Mile Island ainsi que l’accident de l’Exxon Valdez, tous survenus au cours de la nuit. Notre période de sommeil le plus profond est entre 3h30 et 5h30 le matin, ce qui fait que certains voleurs profitent de cette période pour perpétrer leurs méfaits, même lorsqu’il y a des gens dans la maison…
Le message est clair : prendre en considération les effets de la lumière et s’en servir comme stimulant au besoin.