Bonjour à tous, je suis très content de vous retrouver en 2016 en santé et pleins d’élan – on commence une nouvelle année, on doit avoir beaucoup d’énergie, car nous avons tellement des choses intéressantes à faire et à suivre cette année!
Bien entendu, la première chose à faire est d’analyser et commenter la nouvelle P4930-100-9, la norme BNQ Éclairage extérieur – Contrôle de la pollution lumineuse qui a été publiée à la mi-décembre pour consultation publique. Chaque voix sera écoutée, chaque commentaire analysé, vos commentaires peuvent avoir un impact direct, concret sur la forme finale de la norme. Donc, ne laissez pas les autres décider pour vous. Vous pouvez trouver cette version de la norme sur le site du BNQ ( http://www.bnq.qc.ca/fr/consultations.html ); elle se trouve également sur le site d’IDA Québec et sur celui d’IES Montréal.
Oui, cette norme représente une étape importante dans la lutte contre la pollution lumineuse et, d’après moi, il faut commencer à penser le prochain pas.
Permettez-moi de vous raconter la suite d’évènements qui m’ont amené à cette réflexion. Les dernières semaines avant les vacances (que j’ai commencées le 18 décembre) ont été très chargées. Malgré ça, j’ai réussi à donner un coup de main à mon épouse qui s’est chargée de décorer la maison. Qu’est-ce que vous pensez qu’elle m’a demandé de faire? Oui, bien entendu, m’occuper de la lumière : installer les guirlandes de Noël et remplacer des tubes fluorescents brûlés (cordonnier mal-chaussé vous dites?). Deux endroits de la maison où nous avons des tubes : dans la salle de bain au sous-sol, un luminaire dont les deux tubes T8 32W étaient brûlés depuis un bon bout (il y a aussi un luminaire au miroir qui m’a permis de repousser longtemps l’intervention!) et dans une salle d’entreposage/gym il y a deux luminaires, un 2×2 avec des tubes en U et un autre avec deux tubes T12 40W qui fonctionnent depuis des années.
Les guirlandes ont dû être faites très rapidement (sous l’œil attentif de ma douce). Pour le reste je me suis proposé d’appliquer à petite échelle tout ce que je « prêche » depuis une bonne période : je vais remplacer les fluorescents avec des tubes DEL et le contrôle des guirlandes sera fait avec des minuteries et photocellules ou, si possible, par quelque chose de technologique, un premier pas vers mon « Internet de Tout » (ma version de l’Internet des Objets)!
Avec les tubes DEL, j’avais déjà une expérience partiellement réussie dans la cuisine : j’avais déposé il y a environ cinq ans des luminaires fluorescents munis de tubes à DEL sur les meubles de cuisine, je les avais alimentés à partir de la prise du four microonde que nous n’utilisons plus et, après deux ans, un luminaire sur quatre avait rendu l’âme.
Cette fois-ci, j’ai contacté tous les manufacturiers que je connaissais et d’autres qui m’ont été recommandés. Pour faire une longue histoire courte, presque tous les petits manufacturiers m’ont assuré, chacun à son tour, qu’ils sont les seuls qui ont le produit certifié CSA pour mon application (!!!) tandis que les gros noms du marché étaient prêts à m’offrir gratuitement ce dont j’avais besoin. Je les ai refusés non seulement à cause de l’éthique professionnelle mais aussi parce que je voulais connaitre les prix. Et c’est à ce moment que j’ai décidé d’aller dans les quincailleries des alentours.
Ça ne m’a pas pris longtemps pour me rendre compte que les quincailleries n’ont pas de tubes DEL (Costco les a introduits juste avant Noël).
Sur mon chemin il y avait aussi un grand distributeur, de la catégorie de ceux qui vendent aux entrepreneurs. Je suis rentré et le commis a été extrêmement serviable et il a déployé tous les efforts en son pouvoir pour trouver quelque chose, mais sans succès. Il a téléphoné à l’acheteur et, à juste quelques mètres de moi, il lui a exposé très clairement la raison de ma visite. « Qu’est-ce que tu veux? » s’est retourné le vendeur avec une voix fâchée. J’ai réexpliqué calmement. « On verra si on peut faire quelque chose. » et il me tourne le dos. Je l’arrête, je lui donne ma carte d’affaires. « Là, tu veux une soumission? OK, je t’envoie une soumission après le diner » et il s’en va sans attendre aucune réponse de ma part. Inutile de vous dire que la soumission n’a jamais été envoyée. Sans commentaire!
Si je m’attendais un peu à ne pas trouver des tubes DEL ou de les trouver à un prix difficilement acceptable par madame-monsieur « tout-le-monde », l’expérience des thermostats « Nest » me rendait plus confiant dans ma recherche de minuterie/photocellules.
Je répète que je visitais juste les quincailleries, je ne suis pas allé sur Internet et je ne me suis pas adressé à des compagnies spécialisées. Je ne cherchais pas des équipements trop compliqués ou trop avancé. Juste quelque chose qui pouvait confirmer que l’avenir est plus près de nous.
Comme vous l’avez peut-être déduit du paragraphe antérieur, je n’ai rien trouvé, à part les classiques minuteries électriques ou mécaniques et celles pour l’extérieur avec photocellule intégrée. Je ne vais pas entrer dans tous les détails de ces achats : j’ai eu besoin de changer deux fois les minuteries électriques pour en avoir une qui fonctionnait comme elle le devait après une séance de programmation digne d’un PLC (oui, j’exagère un peu, mais ça a été long et ennuyeux!), les minuteries mécaniques je les ai retournées après le troisième essai malheureux… Seule celle d’extérieur a fonctionné dès la première installation.
J’ai acheté durant cette période des ampoules DEL pour remplacement, une lumière que je voulais près de l’incandescence. J’ai acheté du 3000K (sur l’emballage) et en allumant chez nous j’ai vu une lumière bleue de 5500K. Ce sujet je vais m’y attaquer peut-être une autre fois.
Bref, après les essais que j’ai faits il y a quelques années pour voir si je peux trouver des équipements pour rendre mon éclairage extérieur plus respectueux de la nuit, celui-ci a été le deuxième décevant.
Est-ce que les résultats de ma recherche reflètent l’état de l’implantation des nouvelles technologies chez nous? J’espère que non. Mais voici quelques constats très personnels (et je serais très heureux si vous commentiez) :
- Les quincailleries ne se rendent, je pense, pas compte de leur potentiel extraordinaire d’amener le futur dans nos vies;
- La demande n’est peut-être pas encore au niveau – j’étais le seul qui posais des questions sur des choses – contrôlées par iPhone (oui, ceux qui l’avaient en stock me montraient le « Hue » de « Philips » qui semble à l’heure actuelle le top de la technologie avancée pour les quincailleries);
- Le personnel est formé seulement pour ce qui se trouve dans le magasin – ça c’est très bien, parfait pour l’entreprise, mais je ne sais pas si on peut pousser le progrès en laissant les employés sans une vision de l’avenir;
- Les vendeurs/acheteurs m’ont semblé plutôt formés pour spéculer les « trous » dans les normes et les standards d’aujourd’hui que dans l’accompagnement du client potentiel dans la magnifique diversité que les produits technologiques peuvent offrir.
J’avais fini mon dernier article de 2015 en vous parlant du besoin de formation. Voici une autre preuve que la notion de « formation continue » a, avec chaque jour qui passe, un sens et une place encore plus importante que jamais.
Pour revenir à ce qui est mentionné au début de cet article, la technologie, les contrôles, sont le secret de la réussite dans le contrôle de la pollution lumineuse. Et d’après ce que j’ai pu voir avant Noël, nous avons BEAUCOUP de travail à faire!
ndlr : 1) Les informations, idées et opinions présentées dans cette chronique sont de la seule responsabilité de son auteur, M. Mihai R. Pecingina.
2) Mihai R. Pecingina, ing., est membre de l’équipe de Consultants DND. Il est aussi président d’IDA Québec et membre du CA d’IES Montréal. On peut joindre M. Pecingina à mpecingina@dndinc.ca , tél. : 514-795-0363.