Le premier ministre François Legault s’est rendu à New York en mai pour une mission économique visant à tripler les ventes d’hydroélectricité québécoise afin d’écouler les surplus d’électricité d’Hydro-Québec. Cette visite new-yorkaise tombait à point puisque le maire de New York, Bill de Blasio, avait récemment annoncé son désir de signer une entente pour s’approvisionner en hydroélectricité québécoise avant la fin 2020.
Dans le cadre des discussions entourant le projet de ligne électrique Champlain Hudson Power Express (CHPE), M. Legault souhaite qu’Hydro-Québec négocie directement avec les autorités municipales, alors qu’une tierce partie, le fonds d’investissement Blackstone s’impose comme intermédiaire dans la négociation des termes du contrat, rapporte Radio-Canada.
Les points qui achoppent: trouver un terrain d’entente sur le prix de vente de l’électricité et sur la façon d’organiser le transport de l’énergie du Québec vers New York.
Selon M. Legault, Hydro-Québec dispose de surplus suffisants pour alimenter autant la ville que l’état de New York, sans compromettre son entente avec le Massachusetts pour le projet Northern Pass qui doit fournir 9,45 TWh d’hydroélectricité sur 20 ans. Le projet CHPE prévoit pour sa part l’exportation de 8 TWh d’électricité vers la région métropolitaine de New York. Actuellement, 5,3 % de l’électricité à New York provient du Québec, qui achemine 24 % de ses exportations vers cet État.
Critique libéral en matière d’énergie, Saul Polo, a reproché à François Legault de vouloir vendre les surplus d’Hydro‑Québec au rabais, l’accusant de faire de « l’improvisation », peut-on lire dans un article de Radio-Canada. Il s’est dit préoccupé par le fait que les surplus ne seront peut-être pas toujours au rendez-vous. D’ailleurs, une récente mise à jour du bilan en énergie d’Hydro-Québec démontrait que les surplus d’électricité pourraient passer sous le seuil critique dès 2024.
Pour relire l’article d’Électricité Plus sur les pénuries d’électricité anticipées en 2024.
La mission économique de François Legault servait également à attirer des investissements et à stimuler les occasions d’affaires avec des entreprises québécoises, notamment en intelligence artificielle. Ainsi, le premier ministre était accompagné du chercheur montréalais Yoshua Bengio, référence mondiale dans le domaine de l’intelligence artificielle, pionnier de l’apprentissage profond et directeur scientifique de l’Institut Mila.