Suite à la recommandation de la Régie de l’énergie, Hydro-Québec instaurera des tarifs d’électricité variables, en fonction des heures et des pics de consommation d’énergie dès l’hiver prochain, rapporte Le Journal de Québec. Le programme de tarification dynamique, auquel les consommateurs résidentiels pourront adhérer volontairement, permettra d’économiser sur la facture d’électricité en utilisant de l’énergie en dehors des périodes achalandées, le jour et la nuit. Par contre, les tarifs grimperont lorsqu’un usager consommera de l’électricité le matin ainsi que le soir.
Le magazine Électricité Plus avait traité de cette éventuelle modulation des tarifs d’électricité en fonction de l’heure de la journée, il y a près d’un an. « Nous entendons donner suite à l’avis de la Régie de l’énergie et veiller à la mise en place prochainement de certaines des pistes de solutions proposées, au bénéfice des consommateurs. Nous voyons d’un bon œil l’introduction d’une tarification dynamique volontaire », avait réagi alors Pierre Arcand, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles. (Pour retrouver cet article, cliquer ici.)
Un client pourrait, par exemple, être facturé 25 ¢ du kWh le matin et le soir, en hiver, tandis que la facture diminuerait à 5 ¢ du kWh en période hors pointe. Un tarif semblable, DT résidentiel, permet aux abonnés ayant un système de chauffage biénergie (à l’électricité et au mazout) de réaliser des économies d’énergie en se servant de la source au combustible lorsqu’il fait plus froid que -12 degrés Celsius. (Pour en savoir plus sur ce tarif, cliquer ici)
Rappelons qu’actuellement le tarif d’électricité d’Hydro-Québec est de 5,91 ¢ du kWh pour les premiers 36 kWh par jour. Ensuite, le prix grimpe à 9,12 ¢ du kWh.
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Un expert doute
Spécialiste dans les questions liées à l’énergie, Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, refuse d’une part de croire en un système basé sur le volontariat. « Il faut aller plus loin, et contraindre les gens si on veut qu’un programme fonctionne », mentionne-t-il en entrevue avec Électricité Plus. D’autre part, l’expert avoue craindre un certain opportunisme vers la consommation d’électricité hors pointe.
M. Pineau soulève un doute sur le bienfondé d’une telle stratégie de tarification dynamique : « On fait payer moins cher, mais les couts pour le maintien du réseau restent les mêmes, car les besoins durant les heures de pointe restent élevés. Les appels de puissance seront peut-être plus brefs, et il y aura une baisse des revenus, mais pas des couts. Je doute que cette analyse ait été faite. »
La facture d’électricité étant basée sur un frais fixe de 12 $, celui-ci pourrait être plus élevé et fixé par rapport à la puissance maximale consommée, avait déjà proposé Pierre-Olivier Pineau, dans un article publié en janvier dans Le Journal de Québec. (Pour retrouver l’article complet, cliquer ici)
« Le Québec a besoin d’une refonte tarifaire importante [de la grille de consommation d’électricité], mais nous ne sommes pas dans un contexte sain pour le faire avec la percée des panneaux photovoltaïques », invoque Pierre-Olivier Pineau.