Six mois après son inauguration, la première piste cyclable conçue à base de panneaux solaires, installée à Krommenie, en banlieue d’Amsterdam dans les Pays-Bas, enthousiasme les ingénieurs qui l’ont conçue.
Quelque 150 000 personnes ont pédalé sur la piste cyclable en six mois, ce qui équivaut à une production d’électricité avoisinant les 3000 kWh. Le projet, baptisé SolaRoad, a généré suffisamment d’énergie pour alimenter durant un an le logement d’une personne. Ces résultats sont d’autant plus encourageants puisqu’ils ont été obtenus grâce à un tronçon de route d’une longueur de 70 mètres seulement.
Le fonctionnement de la piste est relativement simple : les cellules photovoltaïques sont recouvertes d’une double épaisseur de verre trempé transparent qui les protège de la pluie, du vent, de la poussière et du poids exercé par les cyclistes et les piétons, mais qui laisse passer la lumière du soleil. L’électricité est ensuite envoyée aux poteaux et au réseau électrique.
Ces installations visent à fournir à terme assez d’énergie pour permettre de recharger les vélos et les véhicules électriques de l’ensemble du réseau routier néerlandais, réseau qui compte 140 000 km, en plus des 25 000 km de pistes cyclables. Le vélo est d’ailleurs un moyen de transport très prisé aux Pays-Bas, qui compte 17 millions d’habitants. L’engouement des Néerlandais pour le vélo permet au gouvernement de présager la neutralité énergétique d’ici 2050.
La route représente donc un véritable tournant dans le domaine des énergies renouvelables. À plus grande échelle, elle pourrait révolutionner les techniques d’alimentation en électricité. Selon l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique, l’électricité produite par la piste pourrait aussi servir à éclairer la voie publique dans le futur.
Le projet compte toutefois certains points à améliorer. Le revêtement de la piste, tapissé de verre trempé antidérapant, se détériore rapidement en raison des changements de température. L’autre aspect négatif à considérer est la courte durée de vie de cette technologie, puisque les panneaux solaires fonctionnent rarement plus de 25 ans.
À ce jour, la route photovoltaïque a coûté près de 4,4 millions $, principalement en frais de recherche et développement.