Alors qu’Hydro-Québec planche sur des lignes directrices pour mieux encadrer les projets énergivores comme les mines de cryptomonnaies et les entreprises spécialisées dans les chaines de blocs, Baie-Comeau a tout de même conclu une entente avec GPU.ONE, qui démarre un projet d’hébergement de données et d’imagerie médicale, a rapporté l’hebdomadaire Le Manic. L’entreprise s’est toutefois engagée à consommer moins de 5 MW d’énergie afin de respecter le « moratoire » imposé sur les projets de centres de données par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec.
Le projet nécessiterait cependant l’accès à 15 MW d’énergie que fournirait le poste Bégin, si Hydro-Québec l’y autorise en lui accordant davantage d’électricité. Selon le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, qui milite pour favoriser l’installation de ce nouveau joueur dans son futur parc technologique, le centre de données aurait la capacité de générer au moins 1 M$ en revenus supplémentaires pour la Ville, indique Radio-Canada, et de stimuler la création de 25 à 50 emplois, selon Le Manic.
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Le poste Bégin pourra, semble-t-il, distribuer 12 MW de plus pour atteindre la puissance de 62 MW à laquelle il est autorisé par Hydro-Québec.
De son côté, l’entreprise Bitfarms, dont Électricité Plus a traité dans l’édition du mois de mars, s’intéresse toujours à Baie-Comeau et demande au gouvernement de lui réserver un bloc de 100 à 250 MW d’électricité pour développer un projet de 400 M$ au potentiel de création de 500 emplois, selon un article de La Presse. L’entreprise québécoise vise à fonder des laboratoires pour réparer les machines de minage ainsi qu’un centre de recherche et de développement.
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Disant jongler avec des centaines de demandes totalisant 10 000 MW – soit le quart de sa capacité –, de la part de projets technologiques énergivores, Hydro-Québec a cessé pour l’instant d’offrir un tarif commercial avantageux aux mines de cryptomonnaies.
Paralysie dans l’est
Entretemps, la MRC de Brome-Missisquoi, ainsi que la Ville de Magog qui exploite son propre réseau hydroélectrique, ont également imposé un moratoire sur les demandes d’énergie d’entreprises technologiques. Avec l’arrivée imminente de deux joueurs en cryptomonnaies, Bitfarms et BitLinksys, Hydro-Magog aura bientôt atteint la puissance maximale du bloc d’énergie autorisé par Hydro-Québec, souligne un autre reportage de Radio-Canada.
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La municipalité a ainsi fait parvenir une demande à la société d’État pour rehausser sa puissance électrique. Pour le moment, les négociations avec les entreprises de cryptomonnaies sont suspendues dans l’est de la province jusqu’à ce que les instances gouvernementales en arrivent à une décision pour encadrer cette industrie qui a faim de mégawatts.
Le gouvernement du Québec se montre prudent pour l’instant, et poursuit sa réflexion. Selon le ministre de l’Énergie, Pierre Moreau, cette industrie créée très peu d’emplois pour la quantité d’énergie qu’elle avale, et se refuse donc à pénaliser d’autres secteurs prometteurs, qui auraient un meilleur potentiel de création d’emplois et offriraient des retombées économiques plus intéressantes.