Hydro-Québec pourrait construire deux nouvelles lignes de transport d’électricité d’une puissance respective de 85 MW et 550 MW afin de répondre aux besoins en énergie des futures usines BlackRock et GNL Québec, au Port de Saguenay, à Grande-Anse, rapportait récemment Radio-Canada. En parallèle, la société d’État envisage de prolonger la ligne Chamouchouane jusqu’à Saint-Félicien afin d’offrir des blocs d’électricité à plusieurs usines de ce secteur du Lac-Saint-Jean.
Les trois projets seraient en pourparlers avec les élus et organismes. Les couts d’infrastructures et les tracés des lignes n’ont été dévoilés, et celles-ci ne figurent pas encore dans la liste des projets et travaux de construction diffusés sur le site Internet d’Hydro-Québec.
Le projet d’usine de transformation du concentré de vanadium-titane-magnétite de Métaux BlackRock vient d’obtenir l’autorisation du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques qui lui manquait pour aller de l’avant avec la construction de sa mine à Chibougamau et de son usine à La Baie, écrivait Le Quotidien au début du mois de mai.
De son côté, Hydro-Québec a reçu l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour la construction de sa ligne de transport de 161 kV reliant le terminal de Grande-Anse, mais attend toujours le feu vert du ministère de l’Environnement. (Pour consulter l’article du Quotidien sur la concrétisation du projet BlackRock.)
L’an dernier, le gouvernement a accordé 63 M$ au Port de Saguenay pour l’installation des infrastructures énergétiques nécessaires à l’implantation de Métaux BlackRock dans le secteur industriel de Grande-Anse.
L’usine de liquéfaction n’est pas pour demain
Le plus important bloc d’électricité servirait toutefois à alimenter l’usine de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec, un projet d’Énergie Saguenay évalué à 9 G$, dont le début des activités est prévu en 2025. La ligne électrique disposerait d’une capacité de 345 kV et relierait le poste Saguenay au port de Grande-Anse, à La Baie, sur une distance de 45 km.
Le projet n’est cependant pas prêt de voir le jour. L’étude d’impact environnemental entourant la construction du complexe a été déposée auprès des autorités gouvernementales provinciales et fédérales en février, mais elle se bute encore à beaucoup de résistances, dont celle du député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, qui craint son impact sur l’environnement. En effet, le projet de gazoduc provenant de l’Ouest canadien sera émetteur de gaz à effet de serre, à l’heure où les énergies vertes ont la cote.
(Lire la position du député Sylvain Gaudreault, dans La Tribune.)
Du côté du Lac-Saint-Jean, la ligne de 161 kV qui relierait le poste Chamouchouane à Saint-Félicien s’échelonnerait sur 18 km afin d’offrir d’importants blocs d’alimentation à plusieurs usines du secteur. Hydro assurerait ainsi l’approvisionnement de futures usines – le parc industriel de Saint-Félicien prévoit s’agrandir de 30 hectares – et la fiabilité du réseau à long terme.