Le parc éolien Belle-Rivière de la Coopérative Val-Éo devrait entrer en service quatre ans plus tard que prévu, à l’automne 2019. En effet, le projet éolien situé dans la MRC de Lac-Saint-Jean-Est cumule du retard depuis 2015 pour « diverses raisons techniques et commerciales », affirme Sabin Larouche, directeur général de la MRC. Entre-temps, le promoteur a payé des frais de retard, les citoyens s’inquiètent, les élus s’impatientent et la technologie des éoliennes d’Enercon, fournisseur choisi, a évolué.
Lors d’une séance d’information organisée par Val-Éo, en mai, deux nouveaux scénarios ont été présentés aux citoyens. Pour éviter les retards additionnels, le promoteur privilégie maintenant des éoliennes de nouvelle génération, E126, ayant une capacité de 4 MW au lieu des E92 ou E103 d’une puissance de 2,35 MW. Les éoliennes plus performantes permettraient d’en installer six plutôt que dix, scénario initial du projet. Le parc éolien Belle-Rivière doit produire 24 MW d’énergie.
Dans ce nouveau scénario, trois éoliennes tourneraient à Saint-Gédéon, deux à Saint-Bruno et une seule à Hébertville-Station.
Afin que le projet éolien puisse enfin voir le jour, la MRC a déposé une résolution de contrôle intérimaire pour faire passer la hauteur maximale des éoliennes de 110 à 125 m de hauteur, ce que requièrent les nouvelles éoliennes proposées. « Ce scénario permettrait de réduire les délais pour une mise en service fin 2019, a indiqué M. Larouche. Mais il faut que ça décolle. Le fournisseur nous garantit la commande, mais il faut aller de l’avant d’ici la fin septembre ou le début octobre. »
Cette modification au projet doit également surmonter un autre obstacle : celui de s’inscrire au calendrier du gouvernement avant la fin de la session parlementaire, le 15 juin.
De son côté, le maire de Saint-Henri-de-Taillon et préfet de la MRC, André Paradis, s’inquiète : « Un nouveau décret pour les éoliennes E126 entraînera un autre retard tandis que les E103 sont déjà autorisées ». Il attribue les délais depuis 2015 à des mésententes entre Algonquin Power et la Coopérative Val-Éo. « Il y a des limites à tout, lance-t-il, les entrepreneurs attendent. Nous sommes fébriles à débuter la construction. »
Val-Éo a déjà payé 480 000 $ de pénalités pour les retards engendrés, selon Le Quotidien. (Pour voir cet article, cliquer ici.)
Patrick Côté, directeur général de Val-Éo, n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, il a toutefois stipulé qu’un des avantages à choisir les éoliennes de nouvelle génération était que les redevances resteraient les mêmes pour la municipalité de Saint-Gédéon, qui perdrait quatre éoliennes dans le nouveau scénario proposé, sans impact sur les redevances de 88 025 $ qu’elle devait percevoir.
(Pour écouter l’entrevue de Patrick Côté à Radio-Canada, cliquer ici.)
Les redevances augmenteraient cependant pour les deux autres municipalités du projet, Saint-Bruno et Héberville-Station, qui partageront avec Saint-Gédéon des redevances totalisant 176 025 $.