L’électricité assujettie au règlement sur la formation professionnelle de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction (c. R-20, r.6.2) et l’électricité hors construction fonctionnent de façon très différente. En partant, mentionnons que l’apprenti électricien en construction doit avoir 8 000 heures d’expérience à son crédit pour être éligible à subir l’examen final, en incluant sa formation professionnelle au CFP ; l’apprenti électricien hors construction doit avoir démontré qu’il maitrise les éléments de qualification prévus au Guide d’apprentissage pour la qualification en électricité fourni par Emploi-Québec et avoir cumulé au moins 5 000 heures d’expérience. Il y a tout autant de différence dans le ratio compagnons/apprentis.
Le Règlement sur la formation professionnelle de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction mentionne que pour le secteur résidentiel, le ratio est de un électricien compagnon pour un apprenti électricien. Quand on parle d’industries, d’institutions, de commerces, de génie civil et de voirie, le ratio passe à deux électriciens compagnons pour un apprenti électricien. Ceci évite que des entrepreneurs électriciens confient une trop forte proportion de leurs tâches à des apprentis afin de réduire leur masse salariale. Il serait tentant pour certains de confier toutes leurs tâches de filage de maisons à un apprenti talentueux à ce chapitre et de limiter un autre au pliage de conduits, ce qui ferait d’eux des spécialistes peu onéreux, au détriment de leur apprentissage.
Du côté hors construction, les paramètres sont très différents. D’abord parce que l’apprentissage lui-même est tellement différent. L’électricien compagnon a tout avantage à ce que l’apprenti en expérimente le plus possible, le plus rapidement possible. C’est le règlement c. F-5, r. 1 qui s’applique :
17. Tant qu’il n’a pas complété l’apprentissage d’un élément de qualification, l’apprenti ne peut exécuter les travaux visés à l’article 3 pour le certificat de qualification demandé que sous la supervision d’un titulaire de ce certificat qui est sur place et à proximité de l’apprenti.
D. 279-2006, a. 17.
Donc, à compter du moment où l’apprenti maitrise un élément de qualification, il peut exécuter cette tâche par lui-même, à la condition d’avoir accès à un électricien compagnon soit dans le même édifice que lui ou qui peut être rejoint sur-le-champ.
Pour ce qui est de son éligibilité à subir l’examen final de qualification, le règlement dit :
16. Pour compléter l’apprentissage, l’apprenti doit avoir acquis tous les éléments de qualification décrits au programme d’apprentissage, réussi la formation professionnelle requise et complété la durée minimale d’apprentissage prescrite. Ces renseignements sont consignés dans un livret d’apprentissage.
La maîtrise par l’apprenti de chacun des éléments de qualification acquis doit être évaluée par un titulaire du certificat de qualification requis pour les travaux visés et attestée au livret d’apprentissage par cet apprenti et ce titulaire de certificat.
L’établissement d’enseignement ou l’employeur auprès duquel est réalisé l’apprentissage atteste, dans le livret d’apprentissage, le début et la fin de la période d’apprentissage et le nombre d’heures d’apprentissage effectuées.
D. 279-2006, a. 16.
Finalement, Emploi-Québec mentionne :
Dans le hors construction, il n’y a pas de ratio établi. Il faut que le compagnon soit en mesure d’effectuer la supervision correctement. Un compagnon pourrait donc s’occuper de quelques apprentis à la fois.
Compte tenu de la nature des travaux et du fait que l’apprenti qui maitrise certains éléments de qualification peut exécuter ces tâches par lui-même (avec la surveillance, même à distance, de l’électricien compagnon), le compagnon peut assez facilement superviser les travaux de plusieurs apprentis. Si un entrepreneur en électricité embauche un apprenti en lui faisant faire son apprentissage dans des mandats hors construction, comme par exemple en entretien dans une usine, l’apprenti en question peut s’inscrire en hors construction auprès d’Emploi-Québec, remplir les exigences du Guide d’apprentissage pour la qualification en électricité, et finalement devenir un électricien hors construction. Cet apprenti, qui deviendra par la suite électricien hors construction, sera rémunéré selon une entente conclue de gré à gré avec son patron car aucune convention collective ni décret ne règlemente les salaires à payer à un électricien hors construction.