Hydro-Québec entre dans la production d’électricité par énergie éolienne sur la pointe des pieds, avec un maigre 200 MW qui seront installés au cours des prochaines années. Ceci représente un peu moins de 5% de toutes les installations éoliennes dans la province. Les six syndicats d’Hydro-Québec l’acceptent très mal (voir le texte présenté par la Presse Canadienne http://www.lapresse.ca/actualites/national/201305/14/01-4650528-developpement-eolien-les-syndicats-dhydro-decus.php ).
La première ministre du Québec, Pauline Marois, a annoncé récemment que le gouvernement poursuit le développement de la filière éolienne au Québec avec l’attribution de 800 MW pour de nouveaux projets.
Ce bloc de 800 MW se répartit en quatre volets : un premier 150 MW pour un projet du regroupement Mi’gmawei Mawiomi, soit les trois communautés de Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg, un bloc de 300 MW octroyé par appel d’offres pour des projets dans les régions de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, 200 MW pour Hydro-Québec Production et, finalement, 150 MW attribués par appel d’offres pour des projets dans l’ensemble du Québec. Les appels d’offres viseront des projets initiés par des communautés locales ou des coopératives, en partenariat avec des développeurs privés.
Dans ces régions, la filière éolienne assure une activité manufacturière dynamique. Au Québec, plus de 150 entreprises fournissent des services ou des composantes d’éoliennes et génèrent plus de 2000 emplois directs. Aujourd’hui, le Québec est le deuxième plus grand producteur d’énergie éolienne au Canada, après l’Ontario, avec 1 716,2 MW implantés, soit plus de 26 % du total de la puissance installée au Canada.
De son côté, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) a fait savoir par voie de communiqué qu’elle accueille cette annonce comme un gain important et une excellente nouvelle pour le développement des régions du Québec. Après avoir vu le secteur éolien donner un nouveau souffle à la Gaspésie, la FQM se réjouit de voir le gouvernement permettre à cette région et à celle du Bas-Saint-Laurent de poursuivre dans cette voie en leur réservant un bloc de 300 MW. Les communautés des autres régions pourront aussi tirer profit des opportunités offertes par ce secteur par l’intermédiaire du bloc de 150 MW qui leur est attribué. Pour voir le communiqué complet de la FQM, cliquer http://www.newswire.ca/en/story/1163277/le-nouveau-bloc-d-energie-eolienne-communautaire-contribuera-au-developpement-des-regions-du-quebec.
Mais on doit admettre que le gouvernement et Hydro-Québec font de nombreux mécontents et que leur stratégie n’est pas nécessairement la plus logique financièrement. Surtout, on leur reproche une entrée timide et tardive dans la production éolienne, comme on peut le lire dans un article de Le Soleil, de Québec http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201305/21/01-4652994-entree-timide-et-tardive-dhydro-quebec-dans-la-production-eolienne.php.
L’analyste indépendant en énergie Jean-François Blain y va d’une analyse sévère, à la fois dans l’article cité dans le paragraphe précédent, ainsi que lors d’une entrevue avec TVA nouvelles qu’on peut consulter à http://tvanouvelles.ca/lcn/economie/archives/2013/06/20130603-205734.html.
De son côté, l’analyste en énergie Réal Reed parle des couts de construction beaucoup trop élevés – voir son analyse, publiée par le Journal de Québec http://www.journaldequebec.com/2013/06/03/70–plus-cher-au-quebec-que-nimporte-ou-en-amerique-du-nord.
Pour l’UPAC, le commissaire à la lutte contre la corruption, M. Robert Lafrenière, mentionne sur leur site internet : « Notre travail c’est de prévenir, vérifier et enquêter afin de lutter contre les infractions associées à la corruption, la collusion et la fraude dans l’attribution et la réalisation des contrats publics. » Donc, s’il y a des soupçons de malversation de quelqu’ordre que ce soit quant aux couts et au fonctionnement de la filière éolienne, les plaignants pourront s’adresser à l’UPAC https://www.upac.gouv.qc.ca . Il semble bien que ce groupe d’enquête et d’intervention ait un très large mandat.