Le fabricant de voitures électriques américain Tesla et la société de services énergétiques fondée sur l’énergie solaire, SolarCity, unissent leur destinée, concluant un accord de rachat d’actions à hauteur de 2,6 G$ US, le 1er aout. Dès la première année suivant la fusion des deux entreprises, le chef de la direction Elon Musk croit être en mesure d’économiser de 150 M$ à 200 M$, en regroupant ainsi la fabrication de véhicules électriques, la vente de panneaux solaires et le service d’installation à domicile.
Musk est, rappelons-le, le président du conseil d’administration et principal actionnaire de SolarCity qu’il a cofondé, il y a dix ans, avec deux de ses cousins, Peter et Lyndon Rive. Le 21 juin, le président-directeur général de Tesla avait proposé de racheter les actions en bourse – au prix de 2,8 G$ – du fabricant de panneaux solaires photovoltaïques à l’origine de la batterie aux capacités de stockage d’énergie Powerwall.
En rapprochant ses deux progénitures – basées sur les énergies vertes – Elon Musk souhaite « créer un seul arrêt pour les énergies propres ». « En joignant nos forces, nous pourrons opérer plus efficacement et intégrer entièrement nos produits, en procurant à nos clients un seul arrêt, simple et esthétique, pour leur expérience solaire et de stockage : une installation, un contrat de service, une seule application cellulaire », explique-t-on dans une entrée de blogue de SolarCity.
(Pour lire le blogue de SolarCity, sur la question de son rachat par Tesla, cliquer ici)
Les actions plongent
Dans le cadre de cette transaction, les actionnaires mettront la main sur 0,11 action Tesla par part, soit d’une valeur de 25,83 $ US par action, au prix de clôture de l’action de Tesla du 29 juillet. En comparaison, l’action de SolarCity s’est fermée à 26,70 $ le même jour. Sauf que, dès le 1er aout, la cote en bourse de SolarCity a plongé pour dégringoler jusqu’à 23,26 $ US par action, le 2 aout.
Comme spécifié dans le contrat d’acquisition, SolarCity dispose d’une période « de magasinage » de 45 jours, au cours de laquelle elle pourra solliciter d’autres offres. Celle-ci devrait s’étirer jusqu’au 14 septembre et, par la suite, les investisseurs devront se prononcer sur l’offre la plus intéressante. La transaction reste ainsi encore à finaliser, et une majorité d’investisseurs – autant de Tesla que de SolarCity – devront en accepter les termes.
Rappelons que l’annonce de ce rachat avait fait beaucoup de remous un mois plus tôt, puisque les deux compagnies qui souhaitent converger sont chacune déficitaire. Par ailleurs, ce dernier mois aura été riche en rebondissements du côté de Tesla, entre l’enquête déclenchée par l’agence américaine de la sécurité routière sur le système Autopilote du Model S qui aurait entraîné la mort un automobiliste et l’annonce de la mise en service de l’usine de batteries, Gigafactory. (Voir dans cette même édition l’article Tesla planifie doubler la production mondiale de piles au lithium.)
Nissan cherche acheteur
Au même moment, le constructeur Nissan désire se départir de ses actions dans la compagnie de fabrication de batteries, Automotive Energy Supply Corporation, qu’il a cofondée avec le géant japonais des technologies NEC, manufacturant les batteries de ses véhicules électriques. Depuis 2014, il s’agit de la deuxième usine en importance, après celle de Panasonic, fournisseur pour Tesla et investisseur de la Gigafactory, qui pourrait se prévaloir des parts de marché de Nissan. Les pourparlers ont été enclenchés, et Panasonic serait preneur, apprend-on sur le site spécialisé en électrification des transports Electrek.
(Pour lire l’article, cliquer ici)
Le Québec, un joueur de taille ?
De ce côté-ci de la frontière, le Québec pourrait jouer un rôle de premier plan auprès des sociétés étrangères ayant une expertise dans les technologies de stockage d’énergie. La société d’État Hydro-Québec et son directeur du stockage et de la conversion d’énergie à l’Institut de recherche (IREQ), Karim Zaghib, courtisent ces compagnies qui – comme Sony – auraient intérêt à travailler de pair avec la province dans la recherche sur les matériaux de batteries.
(Pour lire l’article à ce propos dans Le Devoir, cliquer ici)
À cet égard, rappelons que Sony et Hydro-Québec collaborent sur le projet Technologies Esstalion, installé dans un laboratoire de Varennes et créé pour le stockage d’énergie de grande capacité visant à fournir les réseaux électriques. Le premier prototype, un système d’une puissance de 1,2 MW servant à emmagasiner 1,2 MWh d’électricité, a été testé à l’été 2015 et sa production devrait démarrer en septembre prochain. Dans cette coentreprise, la production de batteries se fera au Japon tandis que le montage aura lieu exclusivement au Québec.
Stockage d’énergie prioritaire en Autriche
Enfin, la performance des batteries étant au cœur d’une transition vers les énergies propres, l’Autriche a fait de la recherche et du développement en matière de stockage de l’énergie solaire une priorité. Ayant investi 2,8 milliards d’euros – l’équivalent de 4 milliards de dollars canadiens – depuis 2002 pour réduire à zéro la part des énergies fossiles, la Basse-Autriche aspire à subvenir avec les énergies renouvelables à la moitié de ses besoins énergétiques totaux, incluant chauffage, transport et industriels, d’ici 15 ans.
(Pour lire l’article de L’énerGeek sur les efforts de recherche en Autriche, cliquer ici)
Leader en Europe centrale dans ce domaine, la République d’Autriche obtient des résultats scientifiques prometteurs dans la mise au point d’une technologie dont les rendements de stockage de l’énergie dépassent la limite auparavant atteinte. Les chercheurs de l’Institut AEE Intec ont battu des records de stockage avec un système exploitant de la zéolite, un matériau naturel capable d’absorber une grande chaleur qui, en plus, possède une stabilité structurale. Seul hic : ce cristal demeure encore très couteux à exploiter.