Afin d’étudier les macromolécules biologiques, les scientifiques doivent généralement les produire en laboratoire. Et pour s’assurer d’en obtenir une bonne quantité, ils n’ont souvent d’autre choix que de recourir à des conditions artificielles, une approche qui ne permet toutefois pas d’étudier la façon dont les molécules sont fabriquées naturellement, comme dans une cellule vivante. Ni de comprendre le rôle biologique de ces molécules, comme dans le cas des structures d’ARN impliquées dans une multitude de mécanismes cellulaires. Convaincu de la possibilité d’observer, directement à partir de l’ADN et de l’ARN polymérase, la création naturelle de structures d’ARN, le chercheur Daniel Lafontaine, lui, voulait aller plus loin. Seize années plus tard, le professeur Lafontaine, en collaboration avec le professeur Carlos Penedo de la St-Andrews University, en Écosse, a finalement réussi à accomplir ce qui était réputé impossible : observer la naissance des structures d’ARN.
Une idée lumineuse
L’acide ribonucléique (ARN) est une molécule importante, qu’on a longtemps considérée comme un simple messager cellulaire. Or il est maintenant clair que cette molécule est très impliquée dans plusieurs processus biologiques importants pour la vie sous toutes ses formes. On constate que l’ARN exerce plusieurs fonctions biologiques, par la formation de structures tridimensionnelles complexes. Daniel Lafontaine a alors eu l’idée d’introduire des petites molécules fluorescentes dans les brins d’ARN naissants. En captant les déplacements des fluorophores dans le temps et dans l’espace, on peut voir comment le brin d’ARN se crée et se replie, un peu comme on verrait un long bout de laine former un nœud.
L’article complet est disponible sur le site de l’université de Sherbrooke.
La photo en introduction montre l’équipe du professeur Daniel Lafontaine, à g., composée, entre autres, de M. Patrick St‑Pierre, professionnel de recherche et de Mme Elsa Hien, étudiante au doctorat.