Philippe Couillard a dévoilé sa vision pour demain, soit de voir émerger une véritable grappe industrielle du véhicule électrique au Québec. Le premier ministre estime que le Québec devra compter sur sa ressource première, ses gens, ses travailleurs, ainsi que sur ses ressources naturelles, dont l’hydroélectricité, qui se révèlera un facteur-clé pour la création de cette filière industrielle.
Il a plaidé sa cause devant une salle comble de délégués provenant de 11 pays, lors du 29e Symposium international du véhicule électrique. À l’instar de la filière de l’aéronautique, le gouvernement Couillard entend bâtir une filière dans le secteur du véhicule électrique. « La chaine d’approvisionnement est déjà bien constituée, et nous allons pouvoir l’instaurer de façon plus formelle », a-t-il notamment fait valoir en citant les emplois d’assembleurs, de fabricants de composantes et d’intégrateurs à venir.
Montréal deviendrait ainsi une plaque tournante spécialisée dans la conception et la fabrication de composantes pour véhicules électriques. Pour témoigner de l’intérêt de la province, M. Couillard a invoqué les efforts mis de l’avant dans le développement des énergies vertes. D’abord, l’investissement de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le projet de train électrique reliant le centre-ville à l’aéroport de Montréal. Ensuite, le partenariat noué entre Québec et Peugeot visant l’implantation d’une usine de fabrication de voitures électriques, ramenant la construction automobile dans la province.
« Nos gens sont éduqués et créatifs, a illustré Philippe Couillard en citant l’Institut du véhicule innovant (IVI), un centre collégial de transfert de technologie affilié au Cégep de Saint-Jérôme. Il faut rappeler que Montréal détient la deuxième plus grande communauté universitaire d’Amérique du Nord. » Les ressources comme l’aluminium et le lithium étant disponibles au Québec, qui dispose d’une expertise dans le secteur manufacturier avancé, amènent aussi Philippe Couillard à croire que la province est en bonne position pour y parvenir.
Électrification à la montréalaise
Pour sa part, le maire de Montréal Denis Coderre a profité de la tribune d’EVS29 pour présenter sa stratégie d’électrification des transports s’appuyant sur dix mesures, entre autres le développement d’une filiale locale en électrification des transports et en transport intelligent, ainsi qu’en créant un institut sur le même thème. « L’objectif est de façonner un lieu de calibre mondial pour promouvoir les innovations, favoriser la synergie locale, développer des partenariats internationaux et accélérer la commercialisation par un corridor d’essai des nouvelles technologies », a-t-il indiqué.
Il a fait écho aux paroles de Philippe Couillard en mentionnant vouloir miser sur la métropole de talent qu’est Montréal, récemment nommée « Communauté intelligente de l’année » par l’Intelligent Community Forum, sur sa main-d’œuvre qualifiée ainsi que sur le travail constant des universités.
Plusieurs autres personnalités politiques se sont succédé derrière le micro, dont Kim Rudd, secrétaire parlementaire du ministre fédéral des Ressources naturelles, qui a mentionné que le premier budget de l’ère Trudeau faisait une grande place aux énergies à faible émission de carbone et a investi dans les énergies vertes. Reuben Sarker, sous-secrétaire adjoint pour les transports au département américain de l’Énergie, a pour sa part noté les investissements du gouvernement Obama pour rendre les véhicules électriques et rechargeables aussi abordables et efficaces que les véhicules conventionnels d’ici 2022.
Lors de son discours, Éric Martel, président-directeur général d’Hydro-Québec, a annoncé que le Circuit électrique mis de l’avant par la société d’État allait installer 22 bornes de recharge électriques dans l’est de l’Ontario le long des autoroutes 401, 416 et 417 ainsi que sur la route 17, une première percée sur le marché hors Québec pour le Circuit électrique et son fournisseur AddÉnergie.
Visite du Salon
Le premier ministre Philippe Couillard en discussion avec Andy Ta, président-directeur général d’Ecotuned Automobile, lors de sa tournée du Symposium EVS29. Photo : Karine Limoges
Les dignitaires ont ensuite pris le chemin de l’exposition du Hall Viger où le premier ministre et son entourage ont discuté avec plusieurs exposants d’innovations et d’avancées technologiques. Au terme de sa visite, Philippe Couillard a annoncé la bonification du corridor de recharge rapide auquel s’ajouteront six bornes en bordure de l’autoroute 20 entre Montréal et Mont-Joli, porte d’entrée vers la Gaspésie.
Le maire de Saint-Jérôme Stéphane Maher en discussion avec Philippe Couillard et Marc Bédard, président d’Autobus Lion, devant un autobus eLion. Photo : Karine Limoges
D’autre part, lors du passage de la délégation du gouvernement du Québec, la Ville de Saint-Jérôme a elle aussi tenu une annonce importante. La municipalité et Autobus Lion ont conclu une entente pour relier par navette électrique le centre-ville au cégep et au campus de Saint-Jérôme de l’Université du Québec en Outaouais, desservant non seulement les étudiants, mais toute la population. Le service, instauré dans le cadre d’un projet-pilote en janvier 2016, accommode les passagers tout à fait gratuitement.
Sur notre photo du début, Éric Martel, président-directeur général d’Hydro-Québec, Philippe Couillard, premier ministre du Québec, Reuben Sarker, sous-secrétaire adjoint pour les transports au département américain de l’Énergie, Kim Rudd, secrétaire parlementaire du ministre fédéral des Ressources naturelles et Denis Coderre, maire de Montréal, quelques-uns des orateurs ayant pris la parole lors de la plénière d’ouverture d’EVS29. Photo : Normand Gosselin.