L’électricité peut être dangereuse et mortelle lorsque manipulée avec négligence, mais elle est en même temps bénéfique et très utile en médecine et pour les professionnels de la santé.
La technique des électrochocs est souvent le premier exemple qui nous vient à l’esprit dans les usages thérapeutiques de l’électricité. Mais ce n’est pas le seul traitement qui fait appel au courant électrique.
L’électricité contre la douleur
L’électrothérapie consiste à stimuler le corps avec des courants électriques pour traiter la douleur. Dès l’Antiquité, la technique était utilisée avec le poisson-chat ou le poisson torpille qui émettent un courant.
Aujourd’hui, une des formes d’électrothérapie utilisée contre la douleur neuropathique est la stimulation nerveuse électrique transcutanée, ou TENS. Elle consiste à administrer un faible courant électrique à l’aide d’électrodes fixées à la peau, autour du point douloureux. Le but: stimuler les fibres nerveuses qui inhibent l’influx douloureux. Son efficacité reste cependant discutée.
Électrochocs au Québec
La forme d’électrothérapie la plus connue est l’électroconvulsothérapie (ECT), couramment appelée électrochocs. Oubliez le film Vol au-dessus d’un nid de coucous ou l’histoire d’Alys Roby. Les pratiques et les recommandations ont beaucoup évolué.
Les électrochocs ont été pratiquement abandonnés au cours des années 1960 avec l’arrivée des neuroleptiques et la controverse entourant leur utilisation sans discrimination sur des personnes souffrant de divers troubles mentaux. Elle a cependant fait un retour depuis la fin des années 80. Au Québec, sa fréquence d’utilisation se compare à celle des autres pays industrialisés, selon des données de la Régie de l’assurance maladie du Québec. Environ 750 Québécois ont reçu ce traitement entre 2012 et 2013.
Les électrochocs sont encore utilisés pour traiter la maladie mentale, comme la dépression, mais le traitement est beaucoup mieux encadré qu’il ne l’était au 20e siècle. Ils sont surtout recommandés pour traiter la dépression majeure lorsque la médicamentation ne fonctionne pas, ce qui arrive chez 30 % à 40 % des patients. Malgré l’évolution des pratiques, le sujet demeure tabou et les opposants sont nombreux.
Un « pansement électrique »
L’électrothérapie a franchi un nouveau pas avec le développement d’un pansement électrique, aussi appelé «eābandage», autrement dit un pansement intelligent!
Le concept n’est pas nouveau: dès les années 1960, des médecins ont observé que des stimulations électriques aidaient à la cicatrisation de la peau. Mis au point par des chercheurs de l’Indiana University School of Medicine, le «e-bandage» s’inspire de ces travaux. Il permettrait de combattre efficacement les infections bactériennes et pourrait remplacer les antibiotiques pour le soin de 65 % des plaies infectées.
Ce pansement à champ électrique génère par lui-même 1 volt d’électricité grâce au contact avec les fluides corporels d’un nanogénérateur portable composé de feuilles superposées de polytétrafluoroéthylène (PTFE ou Téflon), de cuivre et de polyéthylène téréphtalate.
Ce nanogénérateur convertit les mouvements normaux de la peau, liés à la respiration, en de petites impulsions électriques. Ces dernières empêcheraient la formation d’un film bactérien sur la blessure traitée. Ces films de bactéries qui se forment sur certaines plaies sont à l’origine de 65 à 80 % de leurs infections.
Testé chez les rats, le pansement apparait prometteur. Reste à voir quand il sera vendu à la pharmacie du coin!
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