Stéphane Châteauneuf, travailleur à l’usine de Victoriaville de la multinationale de l’aluminium Sural, division Sural Québec inc., perd la vie au travail lorsqu’il se fait écraser par une pièce en mouvement d’une machine, le 3 septembre 2015. Stéphane était âgé de 41 ans; il était l’époux de Josée Girouard et le père de Steacy et de Simon-Maël.
Parmi les causes à l’origine de l’accident, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) – autrefois la CSST – conclut à l’accès à une zone dangereuse alors que la machine est sous tension.
La CNESST a rendu publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Pour ce faire, il est essentiel de bien repérer les dangers, d’en informer les travailleurs et de mettre en place des moyens pour les éliminer. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 32 travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par des objets.
Le travailleur est écrasé par une pièce en mouvement
Au moment de l’accident, M. Châteauneuf termine une réparation sur le bobinoir, une pièce de la machine servant à enrouler la tige d’aluminium pour former une bobine. Pour ce faire, il accède à l’intérieur de la machine alors qu’elle est sous tension et en mode automatique. Un autre travailleur qui observe les travaux à partir d’une passerelle effectue un mouvement et croise involontairement le faisceau optique qui commande la descente d’une pièce de la machine. M. Châteauneuf, qui se trouve dans la trajectoire de descente de la pièce, est écrasé. Il est transporté à l’hôpital et succombe à ses blessures.
Mieux reconnaître les dangers
L’enquête de la CNESST a permis d’identifier trois causes pour expliquer l’accident. D’abord, des travaux de réparation sont effectués dans le bobinoir alors que l’équipement est sous tension. De plus, le volet supérieur du bobinoir se met en mouvement et écrase le travailleur. Finalement, la planification déficiente des activités de mise en service du bobinoir expose les travailleurs à des dangers.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur, Sural Québec inc., un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, l’amende peut varier de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense, et de 32 248 $ à 161 240 $ en cas de récidive.
La CNESST exige une procédure de travail sécuritaire
À la suite de cet accident, la CNESST a interdit la mise en marche, le réglage, le déblocage, la maintenance et la réparation de la ligne de production. Cette interdiction a depuis été levée. De plus, la CNESST a exigé de l’employeur qu’il élimine l’accès aux zones dangereuses, et qu’il mette en place une méthode de cadenassage et une méthode de travail sécuritaire pour toute intervention sur la ligne de production.
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