Alors qu’Hydro-Québec ne compte présentement que 10,3 MW d’énergie solaire, une invention toute québécoise développée en collaboration entre l’entreprise STACE, de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, et l’Université de Sherbrooke, permettrait d’en ajouter 32,4 MW prochainement. Effectivement, Hydro-Québec a retenu le projet d’énergie solaire de 32,4 MW à Matane déposé dans le cadre de l’Appel d’offres 2021-01 visant l’achat d’un important bloc d’énergie renouvelable. Ce projet, soutenu par la Ville de Matane serait installé sur un site d’enfouissement autrement inutilisable. Un projet utilisant cette innovation québécoise vient d’ailleurs d’être complété à Bordeaux en France. Ce parc solaire permet de fournir 28 % des besoins en énergie de la ville.
L’énergie solaire demeure nettement sous-utilisée au Québec alors que le taux d’ensoleillement est comparable à celui de nombreux pays utilisant cette technologie. De plus, les nouveaux panneaux double-faces font en sorte que la neige n’est nullement un obstacle à leur utilisation au Québec. À noter également que les parcs solaires ne génèrent pas de nuisance, ce qui en accroit l’acceptabilité sociale. Par ailleurs, la Ville pourrait tirer des revenus de l’utilisation des sites d’enfouissement sur lesquels seraient installés les panneaux solaires.
Comme tout projet retenu lors de l’ouverture des soumissions par Hydro-Québec, plusieurs études devront être réalisées avant que le projet devienne réalité : efficacité des modules, faisabilité sur le site d’enfouissement, analyse de couts, etc.
Les énoncés de STACE sont à l’effet que les modules CPV qui seraient installés sont montés sur un traqueur à deux axes qui suit le soleil. Il garantit que le point focal de la lumière solaire concentrée est sur les cellules à tout moment de la journée pour maximiser la puissance de sortie. Les traqueurs à deux axes de STACE augmentent les performances du PV fixe de 36 %.
Si ce projet est réalisé et qu’il rencontre les prévisions, il s’agirait d’une avenue plus qu’intéressante pour de nombreuses municipalités aux prises avec des terrains inutilisables et, pourquoi pas, sur des toits d’édifices. Les municipalités possèdent des centaines d’édifices sur lesquels elles pourraient installer ces systèmes d’énergie solaire. Par exemple, une Ville comme Québec compte plus de 700 édifices à son actif.
Le système de STACE, comme d’autres systèmes de production d’énergie solaire, réduirait l’obligation de construire de nouveaux barrages et centrales hydroélectriques, mais la construction de ces modules fournirait un autre type d’emplois intéressants au Québec. Et du même coup, libérerait des travailleurs et travailleuses de la construction à un moment où les pénuries de personnel sont devenues un réel problème. Aussi, les installations de production d’énergie solaire conduiront éventuellement à la création de nombreux nouveaux types d’emploi en électricité.
Le nom de STACE vient de : Saint-Augustin Canada Électrique ; cette entreprise se nommait autrefois General Electric Company et existe depuis plus de 40 ans.