Le président directeur général de l’AQPER, Jean-François Samray, a profité du colloque de février, à Québec, pour dévoiler la vision de l’association en matière de développement énergétique. « Notre vision repose sur une grande mobilisation afin d’assurer une transition énergétique qui à terme contribuera à défossiliser la production et la consommation énergétique sur le territoire du Québec » a-t-il souligné. « Le succès de cette transition tranquille repose essentiellement sur l’innovation et l’intégration de nouvelles technologies ainsi que sur des pratiques irréprochables en matière d’acceptabilité sociale » ajoute-t-il.
Pour les 200 participants du colloque, il est clair que le Québec doit se tourner dès maintenant vers les productions énergétiques émergentes qui permettront de diversifier et d’approfondir l’expertise québécoise. « La bonne source d’énergie, au bon endroit, au bon moment doit devenir notre leitmotiv au Québec » souligne Jean-François Samray qui mentionne les secteurs du biogaz et de la valorisation de la biomasse forestière comme des filières actuellement en plein essor. Pour lui, quand on peut rêver de quelque chose, c’est qu’on peut le réaliser.
« Les défis du Québec en matière de développement énergétique semblent complexes mais sont pourtant forts simples » souligne monsieur Samray. Pour l’AQPER, le gouvernement du Québec doit encourager rapidement la diversification des sources de production. Pour la prochaine décennie, l’équation est la suivante : réduire la consommation de pétrole, augmenter de 5% la production d’énergie renouvelable et poursuivre l’objectif de réduire les émissions de Co2. « Pour y arriver, il faut planifier la production de 4850MW de plus et assurer l’inclusion de 1% de biogaz dans les réseaux existants de gaz naturel. Le tout résultera en 15 000 emplois » soutien Jean-François Samray. « C’est un chantier emballant pour qui souhaite dynamiser et vitaliser le Québec et ses régions » ajoute-t-il. Monsieur Samray s’est voulu on ne peut plus clair dans ses propos lors de son allocution pendant le petit-déjeuner de jeudi, y allant de comparaisons d’une grande efficacité. Ainsi, pour lui, il est utopique de proposer de très fortes réductions d’utilisation d’énergie fossile sur une courte période. « Commençons par arrêter la croissance de l’utilisation du pétrole et donnons-nous un objectif réalisable : par exemple, réduire notre dépendance au pétrole de 5% sur une décennie et nous aurons déjà franchi un grand pas », a-t-il mentionné. « Un engagement, c’est une promesse, et les résolutions du Jour de l’An qui tiennent sont les petites. On oublie rapidement les résolutions de grande envergure. Rappelons-nous aussi que les projets doivent être expliqués au public et obtenir son accord. 100% des projets sans acceptation sociale n’ont pas été construits », ajoute-t-il. « En démocratie, on cherche le consensus et non pas l’unanimité. Un projet bien expliqué obtient habituellement l’approbation. »
Le colloque a aussi été l’occasion pour des représentants du FondAction CSN, de la Caisse Centrale Desjardins et de la Caisse de dépôt et placement du Québec de faire état des mérites de la production privée et des partenariats communautaires comme modèle de développement pour le Québec.
Le moment fort du colloque est l’allocution de la Ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, qui a partagé avec les participants les perspectives de développement pour le Québec. On peut lire un résumé de ses propos dans l’article Développer l’économie québécoise par l’électricité qu’on peut consulter en cliquant ici.
L’association compte entreprendre une tournée des décideurs afin de présenter sa vision du développement énergétique du Québec. « Nous attendons avec impatience la publication par le gouvernement de la prochaine politique énergétique qui, nous l’espérons, sera à la hauteur des attentes et des possibilités du Québec » affirme Jean-François Samray. Cependant, la publication du rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, quelques jours après le colloque, conduit l’AQPER à se questionner profondément. L’association s’étonne de certaines conclusions émises par les commissaires. ndlr : Pour connaitre les commentaires de l’AQPER, lire notre article intitulé Commission sur les enjeux énergétiques du Québec : l’AQPER se questionne en cliquant ici
L’AQPER a pour mission de promouvoir l’énergie renouvelable auprès du grand public, des entreprises et des gouvernements et prône le développement responsable des ressources énergétiques du Québec dans toutes les filières renouvelables. L’Association regroupe les spécialistes passionnés d’énergie renouvelables : ingénieurs, techniciens, avocats, les regroupements privés, municipaux, autochtones, syndicaux, universitaires, coopératifs, les gouvernements et les producteurs indépendants d’électricité respectant les principes de l’énergie durable. Le président du Conseil d’administration de l’AQPER est M. Daniel Giguère, que l’on voit en compagnie de M. Samray sur la photo.
Pour réussir ce colloque, en plus de son personnel régulier et de l’apport de personnel qualifié en réalisation d’évènements associatifs, l’AQPER s’est adjoint les services d’un expert, Jacques Racine, retraité d’Hydro-Québec, qui a passé plus de 30 ans à contribuer à ce genre d’évènement. Le colloque est une réussite sur toute la ligne, tant par sa programmation que par la qualité des conférenciers et conférencières, des animateurs et des personnes ressources des ateliers de formation. Fait plutôt rare pour un colloque de cette envergure : l’horaire a été rigoureusement respecté. À noter que l’objectif de 200 participants a même été dépassé.
Photo de MM. Samray et Giguère gracieuseté d’AQPER