Le gouvernement du Québec investira 26,75 M$ dans la création d’un foyer d’innovation dans l’industrie des systèmes électroniques, une initiative du centre de collaboration MiQro innovation (C2MI) évaluée à 160,5 M$.
Ce foyer d’innovation du centre de recherche en microélectronique situé à Bromont mise sur le développement de technologies, de procédés et de produits utilisés par ses 27 entreprises membres et trois centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT). Ce rapprochement entre les acteurs du domaine de l’innovation et ceux du secteur du transport, de l’énergie ou des technologies numériques vise à créer 700 emplois d’ici cinq ans.
L’initiative du C2MI a été sélectionnée au terme de l’appel de projets stratégiques lancé en 2018 pour encourager les partenariats d’investissement auprès d’industriels et d’organismes dans le but d’accroitre leur potentiel de croissance par l’innovation. Cet appel de projets prévoyait une enveloppe de 60 M$ pour les projets collaboratifs technologiques, projets de démonstration et d’élaboration de méthodes de production.
« L’approche permettra d’explorer de nouvelles solutions monétaires et humaines pour augmenter la main-d’œuvre et travailler avec d’autres membres pour trouver de nouvelles pistes, a souligné Normand Bourbonnais, président-directeur général du C2MI, en entrevue avec Électricité Plus. Cette collaboration entre nos entreprises membres renforce les liens économiques, industriels et académiques, en plus d’accélérer leur développement. »
M. Bourbonnais a pour son dire que sur sept milliards d’individus, il y a de fortes chances que quelqu’un quelque part ait la même idée qu’une autre personne. Plutôt que d’encourager le travail en silo, le projet du C2MI favorise la création d’un écosystème dans le domaine de l’électronique.
« Il y a de nombreux secteurs où l’électronique a un rôle à jouer : le vêtement ou le transport intelligent, par exemple, ou toute application nécessitant une plateforme avec des capteurs qui récoltent des données et utilisent les télécommunications pour la gestion de données », poursuit-il. Les champs d’applications touchent autant le manufacturier 4.0 que l’intelligence artificielle.
Capteurs de pression et interface haptique
Parmi les entreprises innovantes utilisant les capteurs électroniques, M. Bourbonnais cite la jeune pousse My01, une filiale de NXTSENS. Cette dernière a développé avec le C2MI un appareil médical permettant de percevoir la pression musculaire exercée autour des os afin de mesurer le seuil acceptable de la douleur ressentie par un patient victime d’un trauma.
Cet outil technologique peut sauver les patients d’une amputation en détectant le risque d’être atteint d’une inflammation musculaire dangereuse.
(Plus de détails sur le biocapteur My01 dans un article de La Voix de l’Est.)
De son côté, Boréas Technologies, spécialisée dans les semi-conducteurs, utilise la rétroaction haptique pour faire sentir à l’utilisateur d’un téléphone intelligent des reliefs ou des textures afin d’optimiser l’expérience de magasinage de ligne. En glissant son doigt sur l’écran, la technologie permettra de créer la sensation de toucher à un bouton ou de palper un tissu.
« Il existe plus de 700 organisations en électronique qui stimulent 45 000 emplois au Québec. Le secteur a connu une croissance de 12 % en un an, dans des créneaux comme l’Internet des objets, l’industrie 4.0, la santé ainsi que le transport, indique Normand Bourbonnais. Dès 2025, 75 % des couts d’entretien des véhicules seront liés à l’électronique… On voit une demande de plus en plus pressante pour des équipements intégrés – dans les chaînes d’assemblage, par exemple – pour que les équipements se parlent entre eux. »
L’électronique permet ainsi d’augmenter la productivité des entreprises et leur compétitivité sur le marché. Le C2MI agit comme catalyseur entre le milieu académique et les gens de l’industrie, servant de pont entre la recherche appliquée et la commercialisation de produits.
« On compte chez nous de nombreuses entreprises qui ne manquent pas d’idées pour concevoir et développer des technologies et des systèmes électroniques novateurs. En mettant de l’avant ce projet stratégique mobilisateur, le C2MI contribue à renforcer et à valoriser le savoir-faire québécois », a soulevé le premier ministre François Legault, lors de l’annonce de cette subvention.
Marie-Ève Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional, ajoute que cette initiative « est une occasion privilégiée pour l’industrie québécoise des systèmes électroniques de miser sur les forces d’autres secteurs industriels pour accroitre l’innovation et générer des projets majeurs d’investissement. Il s’agit d’un bel exemple de collaboration ».
Sur la photo d’introduction, Marie-Ève Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional, François Legault, premier ministre, Normand Bourbonnais, directeur général du C2MI, et Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation et responsable de la Condition féminine.