Le Magazine Électricité Plus fait la promotion de la sécurité en matière d’électricité au travail aussi souvent et de toutes les manières possibles. L’électricité est une énergie à risque et il n’y a justement aucun risque à prendre. Le cadenassage est obligatoire, c’est une prescription de la CSST, et les patrons sont justifiés de pénaliser un employé qui n’effectue pas le cadenassage lorsque requis. De son côté, la CSST insiste beaucoup sur le respect de cette prescription et fait de la sensibilisation à plusieurs niveaux. Voici donc un communiqué de presse émis par la CSST concernant une étude réalisée dans les municipalités du Québec.
Au Québec, les établissements doivent cadenasser machines et équipements pour éviter que les pièces mobiles et les énergies résiduelles soient des sources de danger pour les travailleurs lors des interventions de maintenance, de réparation et de déblocage. Une équipe de chercheurs a voulu déterminer qu’elles étaient les pratiques du cadenassage dans le secteur municipal.
Pour connaître la situation, les chercheurs ont notamment répertorié et analysé les accidents associés aux problèmes de maîtrise de l’énergie dans les municipalités, en plus d’avoir questionné et observé la pratique du cadenassage dans 12 d’entre elles. Cette étude publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) permet de constater que l’implantation du cadenassage débute dans de nombreuses municipalités et que le programme ou les fiches de cadenassage n’existaient pas ou n’étaient pas fonctionnels dans 8 des 12 municipalités. De plus, les petites municipalités qui participaient au projet semblaient les plus avancées dans ce dossier (ex. : fiches développées, application des procédures, etc.).
L’étude met en lumière que le cadenassage ne s’implante pas autant qu’il le devrait dans les municipalités. Les procédures de cadenassage ne sont parfois pas appliquées et les équipements mobiles sont rarement concernés alors qu’ils sont associés aux accidents les plus graves. « Dans l’ensemble, les programmes de cadenassage recensés étaient complets et personnalisés, mais des manquements ont été observés au regard du contrôle des sous-traitants, de la formation pratique et de la gestion de la continuité. Les municipalités se posent aussi beaucoup de questions concernant notamment la gestion de la résistance aux changements et le recours à une aide extérieure, d’autant plus que l’implication de leur personnel lors de l’implantation d’un programme permet d’acquérir, à l’interne, une meilleure expertise », note l’ingénieur Yuvin Chinniah, auteur principal de l’étude.
L’étude exploratoire du cadenassage dans le secteur municipal au Québec peut être consultée gratuitement http://www.irsst.qc.ca/. Elle contribue, malgré ses limites, à mieux outiller les municipalités en proposant notamment un modèle d’implantation du cadenassage dans le secteur municipal qui tienne compte de la diversité des activités exercées (traitement des déchets, filtration des eaux, voirie, etc.).