Le gouvernement du Québec confirme la conclusion d’un accord de principe avec Rio Tinto pour l’attribution d’une aide financière maximale de 150 millions de dollars canadiens. Cela permettra de soutenir l’implantation de 96 cuves de la technologie d’électrolyse à faible empreinte carbone AP60 dans la nouvelle aluminerie de Rio Tinto qui sera construite au Complexe Jonquière, situé à Saguenay. Ces nouvelles cuves permettront de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre (GES) par tonne d’aluminium produite comparativement aux vieilles cuves de l’usine d’Arvida.
Cette expansion coïncidera avec la fermeture progressive des salles de cuves de l’aluminerie Arvida sur le même site. Il y aura donc au total 134 cuves AP60 et une capacité d’environ 220 000 tonnes par an. La construction s’étalera sur deux ans et demi, la mise en service des nouvelles cuves étant prévue pour le premier semestre 2026 et l’atteinte de la pleine capacité de l’usine pour la fin de l’année 2026. Une fois achevée, l’aluminerie agrandie devrait se situer dans le premier quartile de la courbe des couts de l’industrie.
Ce projet, qui est évalué à 1,4 milliard de dollars canadiens, devrait contribuer à la production annuelle d’environ 160 000 tonnes métriques d’aluminium primaire au Québec. L’entente entre l’entreprise et le gouvernement prévoit que l’électricité sera payée à un tarif similaire au tarif L pour les nouvelles cuves. L’électricité québécoise vient donc contribuer à protéger l’environnement et à bonifier l’économie de la province. Notons également que l’électricité est une importante source de revenus pour l’État via les dividendes reçus d’Hydro-Québec, autre employeur à salaires élevés.
De plus, Rio Tinto ajoutera 30 000 tonnes de nouvelle capacité par la mise en service annoncée précédemment d’un centre de recyclage d’aluminium à Arvida au cours du premier trimestre de 2025.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec et Rio Tinto sont à finaliser les termes d’un partenariat qui permettrait un premier déploiement de la technologie d’électrolyse de l’aluminium sans émission de GES ELYSIS dans les installations de l’entreprise qui se trouvent au Saguenay-Lac-Saint-Jean. La technologie ELYSIS™ permet d’éliminer tous les GES directement reliés à la production d’aluminium, en plus d’être le premier procédé de l’histoire à produire de l’oxygène en tant que sous-produit. « L’utilisation des cuves AP60 réduira de moitié les émissions de GES dans la production d’aluminium. Avec la technologie ELYSIS™ qui s’en vient, le Québec veut devenir le champion mondial de l’aluminium vert », mentionne le premier ministre Legault.
D’autre part, Rio Tinto et le gouvernement du Canada ont aussi signé un protocole d’entente qui renforce leur engagement à accroître la production et à consolider les chaines d’approvisionnement en métaux primaires à faible teneur en carbone, en minéraux essentiels et en autres produits à valeur ajoutée. La coopération visera également à soutenir des projets susceptibles d’accroître les activités de Rio Tinto au Canada, y compris la décarbonation actuelle et future de la chaine d’approvisionnement en aluminium.
Faits saillants :
- Rio Tinto Aluminium est une multinationale du secteur de l’aluminium qui génère environ 4 300 emplois au Québec;
- En mai 2018, Alcoa et Rio Tinto, deux des producteurs d’aluminium les plus importants au monde, se sont associés au gouvernement du Québec pour créer la coentreprise ELYSIS;
- La Stratégie québécoise de développement de l’aluminium 2021-2024 a été dévoilée en novembre 2021. En tout, jusqu’à 475 millions de dollars seront investis afin de mettre en œuvre les sept mesures de cette stratégie, de stimuler la recherche et l’innovation, d’appuyer la réalisation de projets structurants et de susciter des investissements à travers tous les maillons de la chaine de valeur de l’aluminium;
- Le Québec est le 4e producteur mondial d’aluminium primaire. Environ 90 % de l’aluminium canadien et près de 70 % de l’aluminium nord‑américain sont produits au Québec;
- Grâce à son hydroélectricité, le Québec produit l’aluminium le plus vert au monde, à raison de près de 2,9 millions de tonnes métriques annuellement.
« Cet investissement s’inscrit dans notre stratégie visant à décarboner nos chaines de valeur et à nous développer dans les matériaux essentiels à la transition énergétique. Notre technologie AP60 a déjà fait ses preuves et produit l’un des aluminiums les plus faibles en carbone au monde, grâce à l’expertise de notre main-d’œuvre hautement qualifiée et à l’accès à une énergie hydroélectrique renouvelable. Il s’agit de l’investissement le plus important dans notre secteur de l’aluminium depuis une décennie et il renforcera encore plus l’offre de produits de haute qualité et à faibles émissions de carbone à nos clients, qui s’efforcent également de réduire leur propre empreinte carbone. » Jakob Stausholm, directeur général de Rio Tinto.
Professionnel·le∙s de l’électricité
Les alumineries sont parmi les industries qui emploient le plus de professionnel·le∙s de l’électricité, électricien·ne∙s, électrotechnicien·ne∙s, électromécanicien·ne∙s et ingénieur·e∙s. L’accord d’aujourd’hui et le développement de la technologie ELYSIS sont des nouvelles très encourageantes. Surtout qu’il s’agit d’une industrie qui offre d’excellents salaires.