Le 4e Symposium annuel Trottier sur l’ingénierie, l’énergie et la conception durables s’est intéressé au transport et à la transition énergétique, les 11 et 12 avril, à l’École Polytechnique de Montréal. Sur le thème « Transport : à quoi carbure la transition? », l’évènement de l’Institut de l’énergie Trottier a réuni quatre conférenciers proposant chacun un point de vue éclairant sur les progrès réalisés en matière de développement durable s’appuyant sur l’ingénierie et la conception.
Lors de la première soirée de conférences, Peter Norton, professeur d’histoire au Département d’ingénierie et société à l’Université de Virginie, a remis dans son contexte la montée en popularité de l’automobile vendue comme un idéal de liberté et a critiqué l’implantation intrusive de la technologie. M. Norton a invité l’assistance à remettre en question la technologie et à considérer l’éventail de choix qui s’offre à nous afin d’être en mesure de choisir de façon éclairée.
Prenant la parole à son tour, Anthony Perl, professeur d’études urbaines et de sciences politiques à l’Université Simon Fraser, à Burnaby en Colombie-Britannique, a eu un discours optimiste en abordant la transition vers une mobilité post-carbone dans les villes de Montréal, Vancouver et Toronto. Selon lui, la classe politique doit investir immédiatement par le biais d’un mélange de mesures incitatives et dissuasives au travers de nouvelles options de mobilité, de la mise en place de péages sur les routes et sur les ponts dans certains secteurs tout en proposant des alternatives non payantes aux automobilistes.
La deuxième soirée a mis de l’avant les perspectives de mobilité durables dans la Ville Lumière de nos cousins français. Marie-Hélène Massot, professeure à l’École d’Urbanisme de Paris, a livré un constat d’échec quant aux politiques françaises pour réduire la dépendance des individus à l’automobile tandis qu’Hervé Levifve, conseiller en transport à la Mairie de Paris, a exposé les progrès lents à se faire sentir du côté de la transition énergétique dans le domaine du transport des marchandises.
Dans ses précédents rendez-vous, le Symposium Trottier s’est notamment intéressé aux villes et industries durables, à l’énergie et au dialogue à cet égard entre le Québec et le Canada ainsi qu’aux énergies renouvelables.
Un legs de la famille Trottier
L’Institut de l’énergie Trottier a été créé à l’école Polytechnique Montréal par le biais de donateurs de la Fondation familiale Trottier. Préconisant une approche de recherche de solutions durables visant à assurer l’avenir énergétique au Québec, il s’est donné la mission de former la nouvelle génération d’ingénieurs, de scientifiques et d’innovateurs afin qu’elle puisse cultiver une compréhension systémique des enjeux technologiques, économiques et sociaux relatifs au domaine de l’énergie.
Lorne Trottier, diplômé en génie électrique, homme d’affaires et philanthrope, soutient financièrement la tenue annuelle du symposium Trottier. Cette tribune offerte aux étudiants, aux professeurs ainsi qu’aux professionnels du gouvernement et de l’industrie permet de partager les avancées en développement durable réalisées dans le secteur de l’ingénierie et de la conception. Tour à tour, le Trottier Institute for Sustainability in Engineering and Design (TISED) de l’Université McGill et l’Institut de l’énergie Trottier (IET) de l’école Polytechnique de Montréal accueillent l’évènement.