On parle beaucoup des véhicules électriques, des différents modèles, de leur autonomie, de leur prix, des subventions, des entreprises québécoises impliquées, des réseaux de bornes de recharge, des produits manufacturés au Québec, des organismes québécois dédiés au véhicule électrique, etc.
Le gouvernement du Québec en fait la promotion, lui qui embauche plus de 500 000 personnes, les 125 circonscriptions où un minimum de trois partis comptent chacun au moins 50 bénévoles ont chacune un député qui en vante aussi les bienfaits, en plus de 1 100 municipalités qui investissent en électromobilité, elles qui comptent plusieurs centaines de milliers d’employés; Hydro-Québec et ses quelque 20 000 employés espèrent plus de consommation d’électricité; l’industrie électrique manufacturière et de distribution de matériel électrique emploie plus de 5 000 personnes qui souhaitent vendre encore davantage de produits, et plus de 35 000 professionnels de l’électricité – électriciens de construction, électriciens d’entretien, électromécaniciens, électrotechniciens, etc. – gagnent leur vie avec l’électricité.
Et devinez quoi… ? Moins de 10 000 véhicules électriques ou hybrides sillonnent les rues et les routes du Québec! Comment expliquer que ce véhicule tarde à obtenir les faveurs des consommateurs alors qu’environ un million de personnes au Québec gagnent leur vie avec l’électricité ou travaillent pour un employeur qui en fait la promotion de mille et une manières? Beaucoup de si, beaucoup de et, beaucoup de mais, de p’têtre bien, etc.
On doit surtout remarquer que les grands fabricants d’automobiles ne sont surtout pas pressés d’améliorer leurs produits et la disponibilité de véhicules électriques. Les véhicules électriques ont une autonomie à peine plus prolongée que les véhicules électriques d’il y a plus de cent ans (voir un article à ce sujet en cliquant ici. Le succès phénoménal remporté par les préventes de la Tesla Modèle 3 a de quoi changer la donne et faire trembler les multinationales de l’automobile : près d’un demi-million de dépôts de 1 000 $ US pour un véhicule qui sera produit dans quelque chose comme 18 mois… Déjà que le modèle Tesla Modèle S est en train de balayer du revers de la main le monde des véhicules de luxe.
Pour en revenir au peu d’engouement pour le véhicule électrique à ce jour, notons qu’il y a des chantres de la désinformation et de la peur du nouveau. Autant les médias d’information peuvent aider parfois, autant ils peuvent créer de la résistance. L’article La voiture électrique, du rêve à la réalité publié dans Le Devoir du 6 juin 2016 – qu’on peut consulter en cliquant ici démontre bien les peurs de certains.
Quant à l’article de La Presse – Véhicules électriques: un nouveau défi pour les pompiers publié le 3 juillet – que l’on peut consulter en cliquant ici – se veut plus alarmiste, parlant de deux incendies de véhicules Tesla aux États-Unis et des problèmes que la possibilité d’incendies de véhicules soulève aux yeux des pompiers. D’une part, deux incendies sur le grand nombre de Tesla sur les routes des États-Unis, c’est bien peu; et l’article ne mentionne pas sur quelle période de temps ces deux incendies ont eu lieu. D’autre part, l’article n’établit pas de comparaison avec le nombre d’incendies survenus dans les véhicules à produits pétroliers. Les pompiers ont l’habitude de bien s’adapter à la nouveauté. Les matériaux de construction ont évolué grandement au cours des 20 dernières années en particulier et les pompiers se sont vite adaptés à ces changements, tout comme ils se sont adaptés au cours des 30 dernières années à la propagation des barbecues au gaz qui représentent un danger bien évident d’explosion lors d’un incendie de résidence. Parions que leur adaptation au véhicule électrique et ses risques ne sera pas si compliquée après tout.
Bien sûr, le droit d’expression est un droit fondamental et quiconque le désire peut effectivement exprimer son opinion. C’est simplement un peu curieux qu’on parle un peu négativement de ce véhicule alors qu’il est très prometteur et que le Québec a de l’énergie disponible en grande quantité, à faible cout. Que les manufacturiers d’automobiles soient rébarbatifs au véhicule électrique, c’est un peu normal; bien qu’ils encaissent énormément à la vente de véhicules, ils encaissent encore davantage avec les réparations et l’entretien mécanique, éléments négligeables dans le cas du véhicule électrique.
ndlr : L’auteur de cet article conduit encore un véhicule à essence, du moins jusqu’à ce que le contrat de location de son véhicule actuel prenne fin…
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