La Ville de Montréal s’approche un peu plus de son ambition d’incarner une véritable vitrine mondiale du transport électrique. Les 29 et 30 juillet, 20 voitures électriques s’aligneront sur le boulevard René-Lévesque pour le dernier droit, soit les deux ultimes épreuves, de la 3e saison du Championnat de Formule E de la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Cette année, pour la première fois, Montréal se fait l’hôte de cette compétition qui promeut les véhicules roulant à l’énergie propre.
Baptisée l’Hydro-Québec Montréal ePrix, cette course de voitures électriques (VÉ) en milieu urbain se tiendra au cœur de l’arrondissement Ville-Marie où les bolides verts navigueront tout autour de la Maison de Radio-Canada. Sur un circuit de 2,75 kilomètres jalonné de 14 virages, les voitures électriques courseront sur le quadrilatère formé du boulevard René-Lévesque, des avenues Papineau et Viger Est ainsi que de la rue Berri, avec une courte présence sur les rues Panet, Notre-Dame, St-Antoine et St-Hubert.
Afin de remporter la palme et monter glorieux sur le podium, les écuries ABT Schaeffler Audi Sport, Andretti Formula E, DS Virgin Racing, Faraday Future Dragon Racing, Panasonic Jaguar Racing, Mahindra Racing, NextEV NIO, Renault e.dams, TECHEETAH et Venturi Formula E rivaliseront de vitesse et d’agilité dans les courbes. L’assistance verra ainsi à l’œuvre des coureurs automobiles de calibre mondial, tels que Sebastien Buemi, Nico Prost et Nelson Piquet Jr.
(Pour consulter l’horaire des courses, cliquer ici.)
L’électrification des transports à l’avant-plan
Plus qu’une simple course de voitures électriques, le Championnat de Formule E vise à promouvoir l’utilisation de la mobilité durable et démocratiser ce mode de transport, raisons pour lesquelles les circuits se déploient dans un environnement complètement urbain. L’évènement sert également à militer pour l’accélération du développement de ces nouvelles technologies en matière de batteries et de transmissions électriques.
Pour cause, le public remarquera que les pilotes de VÉ transfèreront de voiture durant la course, car les contraintes des technologies électriques empêchent encore ces véhicules de rouler à une vitesse maximale durant une heure sans recharger la batterie. Pour des raisons de sécurité, la FIA interdit aux écuries de changer le moteur du véhicule pendant la course. De plus, les batteries sont scellées dans les voitures, donc impossibles à remplacer rapidement.
L’ex-pilote de NASCAR et d’IndyCar, Patrick Carpentier, aujourd’hui commentateur sportif à RDS, agit à titre de co-porte-parole du Montréal ePrix.
Jeune compétition dans le paysage des courses automobiles, le Championnat de Formule E a commencé seulement en 2014. Il met en compétition dix équipes et 20 pilotes automobile dans ce circuit compétitif qui sillonne en cours d’année dix villes de cinq continents.
Des avis polarisés
Si le maire Denis Coderre s’est montré emballé au mois d’avril de présenter Montréal comme « un leader en matière d’électrification automobile », d’autres experts se montrent plus sceptiques quant à la portée de cet évènement visant à promouvoir les transports durables. Le fait est que la Ville de Montréal investira beaucoup dans ce projet, soit minimalement 16,5 M$, et possiblement jusqu’à 10 M$ de plus.
« Ça ne contribue pas à la transition énergétique, c’est un écran de fumée pour faire croire qu’on agit », tranche dans La Presse du 7 juillet, Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal et titulaire de la Chaire en gestion du secteur de l’énergie. Se joignant à cette voix dissidente, le professeur et directeur de l’Institut de l’énergie Trottier à l’Université de Montréal, Normand Mousseau, d’ajouter : « Ce n’est pas là que ça va susciter l’engouement, c’est quand les prix des véhicules électriques vont chuter ».
Enfin, Michel Magnan, professeur en gouvernance, estime que l’argent qu’investit Montréal dans l’ePrix « pourrait être mieux investi » dans d’autres « gestes symboliques aux retombées plus directes sur les gaz à effet de serre et sur la qualité de vie des citoyens ».
(Pour lire l’article complet, dans La Presse, cliquer ici.)
Programmation « électrisante »
De leur côté, le promoteur de l’évènement, l’organisme sans but lucratif Montréal c’est électrique (MCE) et son partenaire evenko, promettent un week-end du ePrix Montréal « électrisant », dévoilant en juin l’étendue de la programmation. Ainsi, en parallèle des courses présentées, le public aura l’occasion d’expérimenter les avancées technologiques en matière d’électrification des transports et de développement durable.
En effet, des simulateurs de courses, des casques de réalité virtuelle, des démonstrations de différents modes de transport électriques, des mini-drones et autres prototypes feront partie des activités mises en place. « Les deux courses de Formule E sont les points forts du week-end, mais le Montréal ePrix est beaucoup plus que des courses de bolides électriques, souligne Benoit Gagnon, co-porte-parole de l’évènement. Une série d’activités complémentaires plairont autant aux amateurs de sports, aux familles, qu’aux gens intéressés par les trouvailles technos. »
Pour consulter la programmation complète de l’Hydro-Québec Montréal ePrix, cliquer ici.
À ne pas manquer, au eVillage Allianz situé immédiatement à l’ouest de la Maison de Radio-Canada, la foule pourra assister à une course amicale entre le maire de Montréal, Denis Coderre, et Alexandre Taillefer, président d’honneur de l’ePrix Montréal et propriétaire de la flotte de taxis électriques montréalaise Téo Taxi. Des essais routiers de véhicules électriques, présentement offerts sur le marché, figurent aussi parmi les activités qui interpelleront ceux qui s’intéressent à la mobilité électrique.
Enfin, le concours de la relève offrira par ailleurs une vitrine à cinq projets universitaires de véhicules à énergie renouvelables, soit à Polytechnique Montréal (Poly eRacing), l’Université McGill, l’Université de Sherbrooke (Electric Motorcycle), l’Université Concordia et l’École de technologie supérieure (voiture solaire Éclipse). Ces projets seront officiellement présentés à l’occasion de la Formule E Hydro-Québec Montréal ePrix. On peut voter en ligne, pour le meilleur projet, sur la page Facebook de Montréal c’est électrique.
Pour se procurer des billets, cliquer ici.
Laisser un commentaire