
Dans un avenir pas si lointain, la robotisation et l’automatisation prendront la relève pour accomplir les tâches répétitives dans les secteurs manufacturiers et des services afin de combler les postes laissés vacants par le million de travailleurs qui aura pris sa retraite d’ici 2024, au Québec. Dans un rapport publié par l’Institut du Québec (IdQ) le 22 janvier, le géoéconomiste et prospectiviste Éric Noël brosse le portrait de ces enjeux pour répondre à l’éventuelle pénurie de main-d’œuvre.
En effet, d’ici 2030, le Québec assistera à l’élimination, à la réduction ou à la réaffectation de 1,4 million de postes, en raison des bouleversements de l’automatisation et des modèles numériques d’affaires. De plus, on comptera 140 000 travailleurs en moins et 630 000 retraités de plus qu’aujourd’hui. « Si une partie de la réponse à la pénurie de main-d’œuvre à venir résidera dans les nouveaux outils numériques, ces changements ne se feront toutefois pas sans friction », estime Jean-Guy Côté, directeur associé de l’IdQ.
M. Noël croit que tous les secteurs sont à risque de voir leurs postes comblés par l’intelligence artificielle, que ce soit dans les PME, les agences gouvernementales et même dans les syndicats et postes professionnels hautement scolarisés, quoique « les métiers nécessitant un travail cognitif non routinier seront plus à l’abri des robots et logiciels intelligents ».
« Malgré les incertitudes à l’égard de la progression et du succès des technologies en milieu de travail et bien que l’intelligence artificielle et les robots connaîtront des ratés, l’effet inéluctable qu’auront les changements technologiques sur l’employabilité des Québécois et sur la compétitivité de leurs organisations à long terme sera important et se ressentira partout », note l’auteur de l’étude.
Virage robotique au CHUM
Le virage technologique s’est par exemple déjà amorcé au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) où des véhicules autoguidés se chargent du transport de matériel – médicaments, prélèvements, échantillons, produits sanguins, fournitures, lingerie, et même les repas des patients – en circulant sur des voies réservées et par des ascenseurs dédiés. Sur un circuit de 9 km, ces quelque 70 robots effectuent des milliers déplacements chaque jour. (Pour lire un article dans La Presse à ce sujet, cliquer ici)
« De nouveaux emplois ne remplaceront pas parfaitement les emplois détruits. Ils exigeront des personnes aux compétences différentes, donc des enseignements différents, ils offriront des salaires différents et seront même parfois dans des villes différentes », résume Éric Noël. Dans son rapport, il cite quelques pistes d’action pour adoucir le passage vers l’automatisation et l’industrie 4.0.
(Pour consulter le rapport complet, cliquer ici)
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