
Nommée directrice de RecycFluo en septembre dernier, Catherine Turcotte a fait partie de l’équipe fondatrice du programme à but non lucratif, né après la mise en place des frais de récupération (écofrais) qui s’appliquent aux produits électroniques neufs vendus depuis 2012. À l’époque, elle a découvert – un peu par hasard – que le programme s’apprêtait à décoller, et immédiatement, elle a voulu faire partie de l’aventure.
« Je travaillais dans les cégeps à titre de technicienne en environnement jusqu’à ce que mon poste passe dans les coupures. Mon dernier projet était de faire le ménage d’une voûte où on avait entreposé des produits dangereux, dont des lampes – et il fallait trouver des moyens environnementaux de s’en départir. J’ai tenté de contacter une personne responsable de ce volet à Recyc-Québec, le programme n’existait pas encore, et on m’a mise au courant que RecycFluo allait voir le jour », résume-t-elle.
Alors que Catherine terminait un chapitre professionnel, une nouvelle porte pour conscientiser le public et les entreprises à recycler s’ouvrait à elle. Formée en communications, la directrice du programme RecycFluo a développé un intérêt pour la protection de l’environnement lorsqu’elle a travaillé au parc national des Îles-de-Boucherville, en 2002. Voyant les visiteurs profiter d’un environnement naturel et de les voir jeter des déchets sans recycler, il n’en fallait pas plus pour qu’elle fasse le saut et s’inscrive au programme Gestion et prévention environnementales au collégial.
Du service à la clientèle à la direction
Catherine Turcotte a peu à peu monté les échelons de la petite organisation, qui compte trois employés. En 2012, elle a d’abord été responsable du service à la clientèle pour informer le grand public au sujet du programme, des écofrais et faire connaitre les points de dépôts. « J’aime répondre aux questions, sensibiliser les gens, explique-t-elle, c’est ce que je faisais au parc des Îles-de-Boucherville ».
S’étant absentée pour un congé de maternité, Catherine est revenue chez RecycFluo en 2015. Lorsque le poste de direction laissé vacant par Mia-Pascale Marchand s’est ouvert, elle a passé l’entrevue au même titre que les autres candidats. « Je n’ai pas de maîtrise en environnement, je devais faire mes preuves, mais j’avais de l’expérience et une connaissance du programme RecycFluo », plaide celle qui a finalement décroché le poste.
Pour la durée de son mandat, elle se donne pour mission de poursuivre son travail sur le terrain, de continuer à marteler le message pour augmenter la connaissance des gens sur le programme RecycFluo afin d’accroitre la quantité de lampes fluocompactes retournées au programme, et non envoyées vers les sites d’enfouissement jusqu’à s’infiltrer dans la nappe phréatique.
« Là où le défi est plus grand, c’est en entreprises où il y a un gros volume, estime Catherine Turcotte. Les employés sont conscientisés, ils ne cassent pas les tubes dans les conteneurs sachant qu’ils peuvent potentiellement contenir des matières néfastes, mais ils ne savent pas comment s’en départir. »
En recyclant ces ampoules et tubes fluorescents, illustre Mme Turcotte, on recycle le métal et le verre peut être réutilisé dans la fabrication de tubes fluorescents, de comptoirs en béton, de la peinture phosphorescente et pour le sablage au jet de verre recyclé.
Quelques données
Créé par l’Association pour la gestion responsable des produits (AGRP), RecycFluo est un programme dédié au recyclage d’ampoules et tubes fluorescents contenant du mercure. Depuis 2012, selon les statistiques compilées par la directrice du programme, près de 15 millions de tubes fluorescents ont été recyclés par RecycFluo ainsi que deux millions d’ampoules fluocompactes et plus d’un million d’ampoules à décharge à haute intensité (DHI) et autres lampes au mercure – un total de 18 091 902 lampes détournées des sites d’enfouissement.
Selon la directrice de RecycFluo, les ampoules fluocompactes sont les produits les moins recyclés dans la gamme des produits d’éclairage. Celles-ci prennent plus souvent le chemin de la poubelle, parce que les gens ne savent pas comment s’en débarrasser. Un sondage que RecycFluo veut bientôt mener pourra confirmer quelques zones grises, à savoir si le public sait que ces ampoules au mercure peuvent être recyclées ou s’ils n’y pensent tout simplement pas.
Pour plus de renseignements sur le programme RecycFluo et ses points de dépôt, cliquer ici.
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