
L’équipe du professeur Patrick Drogui de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a testé l’efficacité d’un procédé basé sur l’électricité pour éliminer des contaminants comme les pesticides et les produits pharmaceutiques, souvent détectés dans les eaux usées domestiques même après qu’elles aient été traitées.
Le procédé d’électro-oxydation avancée (EOA) utilise deux électrodes pour dégrader les polluants non biodégradables, c’est-à-dire les contaminants qui subsistent dans l’eau après un traitement biologique. En passant un courant électrique dans les électrodes, ces dernières génèrent des radicaux hydroxyde qui s’attaquent aux molécules réfractaires. L’avantage de cette méthode est qu’elle ne requiert pas l’ajout de produits chimiques dans les eaux.
Les auteurs de l’étude publiée le 18 juin dans le journal Science of the Total Environment soulignent que les techniques d’EOA constituent des procédés révolutionnaires dans l’épuration des eaux résiduaires contaminées par des polluants réfractaires, tels que les résidus médicamenteux.
Les chercheurs ont mis à l’épreuve de nouvelles électrodes catalytiques, moins couteuses que celles qui sont sur le marché actuellement, ce qui améliore l’accessibilité du traitement.
Un traitement tertiaire polyvalent
Les chercheurs ont testé cette technologie pour trois procédés de traitement des eaux: conventionnel, par un bioréacteur membrane et un traitement séparant à la source les eaux usées, dont les matières fécales. Ils se sont concentrés sur le paracétamol (ou acétaminophène) qui figure parmi les médicaments les plus utilisés dans le monde.
Lors de la dégradation partielle des polluants émergents tels que les produits pharmaceutiques, la molécule «fille» est parfois plus toxique que la molécule mère. Les chercheurs ont noté que la toxicité de la solution augmentait, puis diminuait au cours du traitement, signe que les molécules toxiques sont dégradées si la réaction continue.
Les auteurs de l’étude estiment que leur travail vient confirmer que les procédés d’électro-oxydation avancée sont de bons candidats pour la dégradation des résidus médicamenteux qui ont échappé au traitement biologique.
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