Malgré toutes les embuches rencontrées, le Salon du véhicule électrique et hybride de Montréal (SVEM) non seulement a eu lieu pour une 7e édition, mais fut un succès impressionnant. Il faut même admettre que la formule des cinq halls d’exposition sous les estrades du Stade Olympique s’est avérée une amélioration sur les éditions passées. Cette formule a permis une meilleure circulation et incité les visiteurs et visiteuses à rester plus longtemps à chaque niveau ou à passer outre devant les exposants offrant autre chose que de la marchandise liée à l’électromobilité.
On se rappellera qu’au début de février le gouvernement du Québec dévoilait son projet de construction d’un nouveau toit et rapidement des travaux préparatoires étaient entrepris, rendant l’utilisation de l’immense espace non disponible. On était à 10 semaines de la tenue de l’évènement. Luc Saumure et Louis Bernard sont reconnus pour leur débrouillardise, leur créativité, mais là, c’était un comble. Bien qu’étant habitués aux journées de 18 heures, ils ont dû se surpasser. Ils ont eu à mesurer les espaces sous les gradins et figurer comment y loger l’ensemble des stands et espaces. Mais l’un des bâtons dans leurs roues était de convaincre les exposants que la formule allait être réalisable, et, surtout, agréable pour les visiteurs et visiteuses. N’avaient-ils pas promis que plus de 30 000 personnes franchiraient les tourniquets?
Tous ces défis étaient de taille : ils avaient quelque 70 jours pour réaliser l’exploit. Ce tandem d’organisateurs en a déjà vu d’autres et s’est retroussé les manches pour le vrai! De nombreuses dépenses avaient déjà été réalisées et la perspective qu’elles ne soient pas compensées par des revenus a sans doute été un stimulant hors-pair. Aucune hésitation. Dans les jours qui ont suivi l’annonce gouvernementale, ils confirmaient que le salon aurait lieu et ont fourni les détails à peine quelques jours plus tard.
Quel succès! Oui, plus de 30 000 personnes ont franchi les tourniquets; 31 618 exactement. Ouf! Ça tient vraiment du miracle. Beaucoup de jeunes familles, soit, mais tout plein de chevelures grises également. Et pour conclure sur une note très positive, ils ont annoncé que la 8e édition aura lieu dans 12 mois. Le lieu de cette édition 2025 sera dévoilé sous peu.
Selon les experts, la vente de véhicules électriques connait présentement un important ralentissement. On sait que Ford a perdu une fortune au cours de la dernière année avec ses véhicules électriques, au point de repousser à plus tard la construction de son usine de batteries à Bécancour. L’ovale bleue s’est retrouvée avec un surplus de véhicules électriques invendus de quelque 20 000 unités en Amérique du Nord depuis le début de l’année selon les observateurs. Les ventes de Tesla ont aussi chuté dramatiquement depuis le début de l’année 2024, d’où la chute des prix et la grande disponibilité; finie, l’attente de deux ou trois ans pour obtenir un véhicule électrique, selon Ian Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.
Pourquoi ce ralentissement? On peut évoquer le fait que l’inflation réduit les budgets familiaux, mais dans les faits il faut reconnaitre qu’il s’est vendu plus de camionnettes thermiques au Québec l’an dernier qu’il s’est vendu de véhicules électriques au cours des trois dernières années réunies – et les acheteurs/acheteuses n’avaient pas à attendre deux ou trois ans pour obtenir le leur. Signe que les constructeurs automobiles n’y ont pas mis les efforts, désirant plutôt vendre des véhicules à moteurs thermiques.
D’autre part, il faut reconnaitre certains points moins visibles. Jusqu’à ce jour, la masse de gens intéressés aux véhicules électriques a pu s’en procurer : surtout les plus jeunes familles. Pour les chevelures grises, gens habitués aux véhicules plus simples, les véhicules électriques contiennent une quantité d’éléments électroniques qui les fait reculer d’un pas. Entendu au SVEM : il y a trop de « bébelles » dans ces véhicules, on a oublié la simplicité. Peut-être. Cependant, pour plusieurs, jeunes ou plus âgé.e.s, le vroum-vroum des véhicules thermiques est important et les véhicules électriques seraient trop silencieux. Bon.
Toujours est-il que près de 4 000 personnes ont pu procéder à quelque 3 000 essais routiers en trois jours au SVEM alors qu’il y avait à peine 80 véhicules pour réaliser ces essais. Bon signe, grand encouragement pour le SVEM à répéter ses évènements annuels à Montréal.
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