Voilà un premier décembre que nous passons ensemble dans les pages d’Électricité Plus – les pages virtuelles, bien entendu.
J’écris ces lignes dans un des coins les plus tranquilles, loin de toute l’ébullition de ce monde, loin de Paris, ville lumière mais aussi une place durement touchée par la noirceur de l’ignorance (qui tue), loin de la Syrie, Palestine et Israël et même assez loin des États-Unis; dans un endroit avec un splendide ciel étoilé qui s’offre avec une fantastique générosité à tous ceux qui veulent le regarder.
C’est la même place qui m’a permis à plusieurs reprises de trouver les mots pour partager avec vous mes expériences, mes recherches et mon vécu du monde de l’éclairage et de la mystérieuse nuit.
J’écris sur mon iPhone, le même qui pourrait contrôler une ampoule “Hue” et qui ici n’est pas capable de retrouver le signal de mon fournisseur de téléphonie cellulaire. Et ça me fait penser encore une fois au fascinant Internet des Objets, le grand “quelque chose” impalpable qui s’en vient pour changer à jamais l’éclairage et… nos vies.
Comme vous l’avez remarqué, je suis encore sous le choc des attentats de Paris (novembre 2015) et il m’a été impossible de ne pas analyser si un Internet des Objets plus avancé n’aurait pu sauver des vies. À Paris ou à Beyrouth, peu importe. L’éclairage aurait pu transmettre des informations, les thermostats auraient pu détecter des mouvements et déclencher des caméras… Dans la seconde suivante, je plonge dans des questions paradoxalement opposées, aussi déchirantes que la question de l’accueil des réfugiés quand on sait que parmi les milliers des gens honnêtes et réellement opprimés se cacheront peut-être des éléments cherchant le trouble. Je me demande donc jusqu’où l’Internet des Objets ira et comment cet avancement interagira avec les droits de l’homme? Est-ce qu’on va se rendre compte que la télévision nous surveillera comme dans « 1984 » de George Orwell et que la lumière commencera à clignoter si… nous allons au lit sans brosser nos dents? Oui, je m’amuse avec cet exemple mais il va falloir bien réfléchir, car la lumière, notre outil, notre pâte à modeler, notre « ange gardien », peut facilement être utilisée pour interférer avec la vie privée de l’individu. Et finalement, vous diriez, « je n’ai rien à cacher, je devrais être rassuré et l’accepter ». Ma seule objection est que si on peut interférer avec mon intimité pour mon bien-être, il va y en avoir surement d’autres qui pourront le faire pour faire du mal. Et voilà que tout d’un coup, pour avoir un très intéressant et utile Internet des Objets, il va falloir avoir plus que des détecteurs/capteurs, des DEL, des réseaux sans fil, des récepteurs/traducteurs etc. On devra avoir une éthique et/ou une législation infaillible.
Comme ce n’est pas nécessairement ma “tasse de thé” je vais arrêter ces considérations ici en espérant que ce signal sera reçu par les professionnels concernés.
Malheureusement, cette guerre qui me déchire n’est pas la seule qui m’envahit quand je pense à l’Internet des Objets. En regardant l’énumération antérieure (capteurs, réseaux, traducteurs etc.) il est impossible de ne pas réaliser que nous ne parlons plus du même métier qu’il y a cinq ans! L’éclairagiste et l’électricien doivent maintenant de plus en plus être accompagnés par quelqu’un de réseautique. Et par quelqu’un d’autre, spécialisé en TI (technologie de l’information – IT en anglais). Et par quelqu’un en programmation.
La réalité (et la beauté) de ces temps de profond changement est que la formation n’est plus un choix mais la seule façon de se bâtir un avenir. L’information existe et est de plus en plus disponible (nous parlons justement de l’Internet!). Je pourrais dire qu’elle est trop disponible et que le bombardement informationnel a, dans plusieurs cas, un effet contraire – de rejet.
C’est pour cette raison que je me permets de vous souhaiter pour la nouvelle année le pouvoir de voir clairement votre chemin vers l’information, la bonne et l’utile information qui vous permettra d’avancer plus vite! La lumière ne sera plus jamais ce qu’elle a été un jour. C’est pour cette raison que nous ne pouvons plus rester ce que nous avons été!
Bien entendu, je vais aussi vous souhaiter des nuits tranquilles, reposantes et réparatrices avec de moins en moins de lumière artificielle intrusive – et vous savez quoi? C’est encore l’Internet des Objets qui nous aidera : les DEL de la chambre à coucher verront que, les jeudis, vous éteignez plus tard entre septembre et février, et l’année suivante elles s’éteindront d’elles-mêmes selon les prolongations des matchs de football de la NFL. Plus que ça, une heure avant la finale programmée du match, la lumière auto-éliminera les rayons bleus pour vous aider à vous endormir plus vite! Rappelons que la lumière avec contenu important de bleu est en général un signe (pour l’organisme) que la journée commence. C’est pour ça qu’il est recommandé qu’on laisse les tablettes et les ordis deux heures au moins avant l’heure à laquelle on veut se coucher (pour empêcher le rayonnement bleu des écrans de donner des fausses informations à notre corps).
Le lampadaire de rue devant la fenêtre de la chambre à coucher réduira son flux à 10% et un louve masquera la partie vers la maison. Il va simplement falloir que vous mettiez de la musique très fort pour que l’éclairage se rallume, en comprenant qu’en fin Green Bay a gagné et que c’est le temps de fêter! Comme c’est un évènement occasionnel, l’éclairage saura le jeudi d’après qu’il n’y a pas de fête et même, en consultant votre calendrier du bureau, il commencera à clignoter vers 23h00 pour vous faire penser à la réunion de chantier de 7h00 demain matin.
C’est là que la technologie est rendue!
Des très joyeuses fêtes et une bonne année à tous. On reprend en janvier 2016!
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