La commission de l’aménagement du territoire du Maine a approuvé le projet de ligne de transport d’hydroélectricité proposée par Hydro-Québec et son partenaire américain pour approvisionner le Massachusetts, au moment où des membres de la chambre des représentants demandent une enquête sur le projet.
La commission de l’aménagement du territoire du Maine a estimé que le New England Clean Energy Connect (NECEC) «répondait à ses normes de zonage et d’utilisation des terres», rapporte le journal Les Affaires.
Hydro-Québec mise sur le NECEC, dont la mise en service est prévue en 2022, pour acheminer 9,45 térawattheures d’hydroélectricité par année pendant 20 ans au Massachusetts dans le cadre d’un contrat dont les revenus sont estimés à environ 10 milliards $ US.
L’approbation de la commission s’ajoute à celles de la commission des services aux collectivités du Maine et de la commission fédérale de réglementation de l’énergie. Il reste toutefois à obtenir celles du corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis et du département de l’Énergie des États-Unis.
Un dossier politique
Le projet a cependant des détracteurs. Des opposants craignent que la construction de la ligne de transport affecte négativement la faune et l’environnement. Ils espèrent récolter, avant le 3 février, les 63 000 signatures nécessaires pour obtenir un référendum sur le certificat de la commission des services aux collectivités du Maine lors de l’élection présidentielle américaine de novembre.
La Chambre des représentants s’intéresse de son côté au contrat de vente d’électricité intervenu entre Hydro-Québec et l’État du Massachusetts, selon La Presse. Le président du Comité des voies et moyens, Richard Neal, demande à la Commission du commerce international des États-Unis d’enquêter sur l’impact des importations canadiennes d’électricité. Il soutient que la fermeture de centrales nucléaires et au charbon par le Massachusetts au cours des dernières années a entrainé une hausse des tarifs d’électricité.
Il veut aussi obtenir une description complète du contrat, incluant la quantité d’énergie qui sera échangée, son prix, les investissements nécessaires pour réaliser l’entente, ainsi que ses répercussions sur les émissions de gaz à effet de serre.
Hydro-Québec et le Massachusetts affirment que ce contrat permettra de réduire le cout de l’électricité en Nouvelle-Angleterre et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans la région.
Les couts augmentent
En parallèle, l’estimation des couts de construction de la portion québécoise de la ligne à haute tension a grimpé. Ils sont passés de 200 millions $ à 603 millions $ entre 2018 et 2019, selon La Presse. Cette nouvelle ligne de 320 kilovolts (kV) relierait le réseau électrique du Québec et celui du Maine, aux États-Unis, pour alimenter en puissance (1200 mégawatts) le réseau du Massachusetts.
Cette hausse s’explique par l’ajout au cout de construction de la ligne, estimé à 250 millions $, ceux d’un convertisseur au poste des Appalaches, à Saint-Adrien-d’Irlande.
Hydro-Québec devra installer des équipements de conversion afin de faire passer le courant alternatif en courant continu, ce qui exigera la construction de nouveaux bâtiments.
La ligne d’une longueur de 103,4 km traversera le territoire de 11 municipalités dans la MRC des Appalaches (40 km) et la MRC du Granit.
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