Le voile soulevé par la vérificatrice générale du Québec sur les manquements de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a permis d’étaler au grand jour à quel point cet organisme du gouvernement du Québec met à risque la vie et les biens des québécois. Oui, l’électricité est un élément à risque, qui peut mettre le feu ou provoquer des accidents tous plus graves les uns que les autres. Chaque installation nouvelle ou transformation doit recevoir un sceau d’inspection, comme il se fait ailleurs et comme il se faisait lorsque le Bureau des examinateurs électriciens (BEE) existait au Québec. La RBQ, le plus sérieusement du monde, responsabilise les citoyens et les électriciens : OUTCH!
La solution est-elle de retirer la gestion de l’électricité des mains de la RBQ? Peut-être, et probablement. De nombreux entrepreneurs en électricité et constructeurs-propriétaires en électricité se plaignent depuis longtemps du manque de personnel compétent pour procéder à ces inspections. En fait, le nombre d’inspecteurs en électricité est ridiculement insuffisant, quelque chose comme 15 à 20 fois moins que nos voisins ontariens.
On doit certainement réfléchir et élaborer un système qui permettra aux québécois et québécoises de vivre dans un milieu plus sécuritaire, tant à la maison qu’au travail. Cependant, lorsque la Corporation des maitres électriciens du Québec (CMEQ) signale qu’elle ferait plus et mieux, à moindre cout, en inspectant elle-même ses propres membres, on oublie certainement de se garder une petite gêne; voir l’article publié par La Presse. Toute organisation d’inspection se doit d’être indépendante et compétente, tout en évitant la reprise des enveloppes brunes qui, selon les langues sales de l’époque, se retrouvaient dans les panneaux de contrôle et de distribution de lieux à inspecter. D’autres langues encore plus tordues rapportaient que certains inspecteurs étaient impliqués dans la vente de matériel électrique, parfois même en étant partenaires silencieux, ou presque, d’entreprises de distribution de matériel électrique oeuvrant au grand jour. Si cela était vrai, il devait certainement être très pratique d’être inspecté par son fournisseur de matériel… comme il serait pratique d’être inspecté par la Corporation à qui on paye des milliers de dollars en cotisation annuellement.
Puisque la vérificatrice générale du Québec a parlé sans vergogne de ses découvertes au sein de la RBQ, le gouvernement devrait certainement ouvrir l’œil, et le bon, puis penser à redéfinir et réorganiser un mode de contrôle dans tous les domaines du monde de la construction. Ceux et celles qui ont des cheveux blancs se rappelleront certainement que le gouvernement Lesage a complètement réorganisé la Police Provinciale du Québec en Sûreté du Québec en 1962, corps de police qui est devenu l’un des plus efficaces et des plus propres au monde. La formule Lesage gagnerait certainement à être imitée pour remettre de l’ordre dans le bâtiment. Madame Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec, responsable parlementaire de la RBQ, doit certainement en faire des cauchemars.