Les échelles et les escabeaux continuent de faire un nombre important d’accidents au Québec, comme en témoigne une fois de plus le décès d’un électricien, monsieur Jean Hamelin, de Val-Mauricie électriques inc., rapporté dans un autre article de la présente édition du Magazine : Enquêtes de la CNESST Rapport sur la mort d’un électricien et d’un apprenti. Selon une étude de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail (IRSST) publiée en 2020, les chutes en bas d’échelles et d’escabeaux représentent environ 20 % des lésions en établissement et en construction, pour la période de 2009 à 2013, soit en moyenne 849 chutes par année au Québec; rien n’indique qu’il y a eu amélioration de la situation depuis. Ces chutes se produisent autant à l’intérieur et autour d’édifices existants qu’en construction.
Pourtant, la prévention des chutes en bas d’échelles et d’escabeaux est bien documentée. La CNESST a publié un document d’une quinzaine de pages intitulé Prévention des chutes – La sécurité avec les échelles portatives et les escabeaux. D’autre part, la CSA (l’Association canadienne de normalisation), dont le siège décisionnel est à Cleveland, Ohio, a de son côté publié une norme fort complète, la CSA Z11-F18 Échelles portatives, donne des lignes directrices pour le transport, les essais, le rangement et l’usage des échelles.
Bien sûr, par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité ainsi que l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Cependant, qui de mieux que soi-même pour s’assurer de sa sécurité. C’est à chacun de s’assurer que toutes les mesures de sécurité ont été prises, sinon on doit se souvenir que la CNESST mentionne que dans certaines circonstances, les travailleuses et les travailleurs peuvent refuser de faire une tâche – l’absence d’éléments de sécurité devrait inciter les travailleuses et les travailleurs à se prévaloir de cette disposition de la loi sur la santé et la sécurité du travail. Le Québec est quand même l’endroit où les mesures de sécurité au travail sont à leur meilleur.